Congo: Guterres en visite de "solidarité" face à Ebola et aux milices

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a commencé samedi 31 août en République démocratique du Congo (RDC) une visite de "solidarité" à Goma dans l'Est du pays en proie aux groupes armés et à l'épidémie d'Ebola.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Jusqu'à lundi 2 septembre, le patron de l'ONU va aussi écouter les attentes des nouvelles autorités congolaises concernant l'avenir de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), à quatre mois du renouvellement de son actuel mandat dans le plus grand pays d'Afrique sub-saharienne.

À Goma, le chef de l'ONU a visité un centre de transit pour des miliciens qui rendent les armes. "J'ai entendu des témoignages poignants de gens qui vivaient dans la brousse, dans l'illusion qu'en étant dans un groupe armé, ils pourraient avoir une vie meilleure. La vérité c'est que c'est une vie tragique, une vie sans futur", a-t-il déclaré.

Il a appelé "tous les combattants des groupes armés qui sont encore dans la brousse" à venir "dans un centre comme celui-là", pour "une nouvelle vie en paix dans leur communauté d'origine". Dans les faits, la réinsertion des miliciens est souvent compliquée faute d'emplois dans ce pays pauvre qui repose sur des richesses minérales importantes, surtout dans la sa partie est.

Au total 130 groupes armés opèrent dans l'Est de la RDC, officiellement pour défendre leur communauté, dans le faits pour le contrôle des ressources du sol. "Les groupes armés ont tué 1.900 civils et enlevé plus de 3.300 personnes entre juin 2017 et juin 2019", ont indiqué en août le Groupe des experts du Congo (GEC) de l'université de New York et Human Rights Watch.

Dimanche 1er septembre, le secrétaire général des Nations unies est attendu à Beni, l'un des épicentres de l'épidémie d'Ebola, à 350 km au nord de Goma. Il doit visiter le Centre de traitement d'Ebola (CTE) à Mangina, premier foyer de l'épidémie fin juillet 2018. Treize mois après, le bilan est de 2.015 morts pour 3.017 cas, principalement dans la province du Nord-Kivu. Il s'agit de la deuxième épidémie la plus grave de l'histoire, après les 11.000 morts en Afrique de l'Ouest en 2014.

Casques bleus attaqués

Les habitants de Beni attendent aussi M. Guterres sur les questions de sécurité. Dans cette partie du Nord-Kivu, des centaines de civils ont été tués depuis 2014, des massacres attribués par les autorités à la mystérieuse nébuleuse des Forces démocratiques alliées (ADF).

Historiquement des rebelles ougandais musulmans, les ADF repliés en forêt pillent et tuent malgré la forte présence dans la région de l'armée congolaise et des Casques bleus de la force des Nations unies (Monusco). L'armée congolaise a déclaré qu'elle avait perdu 1.662 soldats depuis 2014 dans sa lutte face aux ADF et d'autres groupes armés dans le territoire de Beni et à proximité.

"Nous sommes entièrement aux côtés des autorités congolaises dans la lutte contre les ADF", a déclaré M. Guterres à Goma. Juste avant sa visite, l'armée congolaise a aussi annoncé qu'elle allait "renforcer ses opérations" pour "mettre un terme à la nébuleuse des ADF".

"On va mener des opérations d'envergure seul ou avec nos partenaires", a déclaré un porte-parole de l'armée, le général Sylvain Ekenge, en allusion à la force d'intervention rapide des Nations unies. "Nous voulons que la Monusco joue son rôle", a-t-il insisté.

Un membre du personnel sanitaire veille à ce que les gens se lavent les mains pour lutter contre l'épidémie d'Ebola à la frontière entre la RDC et l'Ouganda.
Photo: AFP/VNA/CVN

La veille, le maire de Beni, Bwanakawa Masumbuko, avait aussi demandé "que plus de moyens militaires soient mis à la disposition (de la force onusienne) pour en finir avec les ADF à Beni". Les miliciens s'attaquent à l'occasion frontalement à la Monusco, comme en décembre 2018 (15 morts) et novembre 2018 (six morts). M. Guterres leur rendra hommage.

Dans le cadre de son nouveau mandat (avril-décembre 2019), l'ONU a fermé des bases en RDC, revu sa stratégie d'intervention et réduit ses effectifs civils de 764 personnes depuis le 1er juillet. La Monusco en RDC est l'une des missions onusiennes les plus importantes au monde, avec une force de 16.000 hommes et un budget annuel de plus d'un milliard de dollars.

Le secrétaire général des Nations unies terminera sa visite lundi dans la capitale, Kinshasa, à 2.000 km de Beni et Goma. Il y rencontrera le président Félix Tshisekedi, qui vient d'annoncer un gouvernement de coalition où les partisans de son prédécesseur Joseph Kabila occupent les deux tiesrs des 66 postes.

M. Guterres doit rencontrer des membres de l'opposition et des représentants des organisations de la société civile. Sa visite avait été annoncée puis annulée sine die en juillet 2018 à l'époque du président Kabila, qui avait accusé la Monusco de n'être pas assez efficace face aux groupes armés en RDC.

AFP/VNA/CVN

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