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Le pilier sud-africain Vincent Koch contre l'équipe de France, le 12 novembre 2022 à Marseille. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le samedi 19 novembre 2022, Vincent Koch jouait avec les Springboks contre l'Italie, à Gênes. Le lendemain, il était dans l'avion, direction l'Afrique du Sud, afin de récupérer son visa pour la France.
Arrivé le mercredi 11 janvier à Paris, le nouveau pilier droit du Stade français découvrait trois jours plus tard le Top 14 contre Toulon. Après quelques entraînements seulement et sans parler un mot de français. "Je savais à peine dire bonjour", raconte-t-il.
"Tout est allé si vite" depuis la faillite des Wasps mi-octobre qu'il peine encore à réaliser le tumulte dans lequel il a été plongé, comme l'ensemble des salariés du club. "Ce n'est pas une chose à laquelle on pense quand on débute une carrière de joueur professionnel".
Après six saisons aux Saracens, déjà en Angleterre, le Sud-Africain de 32 ans n'aurait jamais imaginé se retrouver au chômage du jour au lendemain sans avoir encore joué un match sous ses nouvelles couleurs.
"Cela a été très stressant pour moi et ma famille", témoigne-t-il. "J'avais deux semaines, avant de rejoindre les Springboks, pour trouver un nouveau contrat, vider ma maison, arrêter les prélèvements automatiques, la télé, le wifi..."
"Une aventure"
Jack Willis, lui, avait effectué toute sa carrière professionnelle chez les Wasps jusqu'à ce lundi 17 octobre où les joueurs ont été réunis au centre d'entraînement pour s'entendre confirmer ce que les médias laissaient alors présager.
"On s'attendait à ce que le club soit placé en redressement judiciaire, mais pas à ce qu'on perde tous notre travail. Il n'y avait plus un bruit dans la pièce, tout le monde était sous le choc", se souvient-il auprès de l'AFP.
Le troisième ligne international anglais a également trouvé un point de chute dans le Top 14, à Toulouse, pas très loin de son petit frère Tom, qui fait lui le bonheur de Bordeaux-Bègles au même poste.
Une dizaine d'anciens Wasps ont traversé la Manche comme eux, dont le demi de mêlée Dan Robson (Pau), le pilier Biyi Alo (Racing 92) ou le troisième ligne Brad Shields (Perpignan).
"Beaucoup d'entre nous ont retrouvé un club, c'est bien, mais certains sont toujours au chômage", note Jack Willis, lui-même "passé par tous les états pendant deux mois" jusqu'à son arrivée au Stade toulousain.
"Ça aurait été un peu bizarre de rejoindre une autre équipe anglaise", poursuit-il. "Alors que c'est un tel changement ici que je vis ça comme une aventure".
"Bien intégrés"
Vincent Koch préfère aussi faire contre mauvaise fortune bon coeur et retenir le "périple incroyable" qui l'a conduit jusqu'au Stade français en compagnie de son jeune enfant et de sa compagne.
"Cela a probablement été plus difficile pour elle que pour moi, sans avoir nulle part où se poser", souligne le pilier sud-africain. "Je lui dis souvent pour rigoler qu'il y a pire que de se retrouver à Paris".
"On est mieux qu'à Coventry (où jouaient les Wasps)", relativise-t-il. "Quand on se retournera un jour sur notre vie, on pourra se dire qu'on aura eu la chance de vivre dans l'un des plus beaux pays du monde. On en gardera certainement de bons souvenirs".
Le champion du monde 2019, qui espère vite progresser en français, a débarqué à Paris avec un autre ancien joueur des Wasps, l'ailier ou centre anglais Paolo Odogwu.
"On savait qu'ils sortaient d'un moment compliqué, mais ils étaient heureux de rebondir. Ils sont super bien intégrés", salue leur entraîneur Gonzalo Quesada.
Odogwu a notamment retrouvé un compatriote, Harry Glover. "Ils sont tous les deux célibataires et ont un appartement à Saint-Germain. On va donc garder un oeil sur eux", plaisante Quesada. Les tentations sont sans doute un peu plus grandes sur la rive gauche parisienne qu'à Coventry.
AFP/VNA/CVN