Rugby : le destin français du doux géant Meafou

Joueur au physique hors normes doublé d'un homme attachant, Emmanuel Meafou devrait faire lors du Tournoi des six nations ses grands débuts avec l'équipe de France, le pays qui lui a donné sa chance alors qu'il avait un temps songé à arrêter le rugby.

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Emmanuel Meafou (droite) et son coéquipier toulousain Jack Willis, le 13 janvier à Belfast, lors d'un match de Champions Cup contre l'Ulster.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le puissant deuxième ligne de Toulouse a reçu le 25 décembre dernier, à 25 ans, le plus beau des cadeaux de Noël. Sa compagne Jada a donné naissance à leur premier enfant, Marcellus.

Celui du sélectionneur des Bleus Fabien Galthié - une convocation à Marcoussis pour préparer le choc inaugural du Tournoi contre l'Irlande - est arrivé mercredi 17 janvier avec plus de trois semaines de retard, mais il ne lui en tiendra sans doute pas trop rigueur.

Depuis qu'il a commencé à se faire remarquer sur les terrains du Top 14, Meafou, donné à 145 kg pour 2,03 m, a toujours clamé haut et fort sa volonté de représenter la France au niveau international.

Il avait pourtant l'embarras du choix : né en Nouvelle-Zélande de parents samoans, il a grandi en Australie, où il n'est jamais parvenu à s'ouvrir les portes du Super Rugby, le championnat de référence de l'hémisphère Sud.

Football américain

Le colosse envisageait même une reconversion dans le football américain lorsque des vidéos envoyées en Europe par son agent, comme une bouteille à la mer, ont attiré l'attention du Stade toulousain.

Le club le plus titré du rugby français lui propose, fin 2018, de rejoindre son centre de formation. Cinq ans plus tard, le pari est largement gagné. Le gamin en surpoids, réservé et esseulé, loin de ses proches, est devenu l'un des joueurs les plus craints du championnat de France, pour sa force de percussion, forcément, mais pas que.

"Les joueurs de ce gabarit se contentent généralement de quelques charges dans un match. Lui peut en faire plus d'une dizaine tout en multipliant les plaquages et les déblayages dans les rucks", salue son coéquipier toulousain Jack Willis. "Il mérite d'avoir sa chance en équipe de France et je suis sûr qu'il sera à la hauteur".

Auteur de 12 essais toutes compétitions confondues la saison dernière, "Manny", aussi inarrêtable près des lignes que friand de passes après contact, est depuis un certain temps déjà dans les radars du staff des Bleus.

"Une marge de progression monstrueuse"

Il avait été convié à Marcoussis l'an passé pendant le Tournoi alors qu'il n'était pas encore éligible au XV de France, sous le maillot duquel il pourrait faire des ravages en mêlée derrière le pilier droit Uini Atonio (145 kg également).

"L'équipe de France, c'est le niveau au-dessus", prévient son entraîneur à Toulouse Ugo Mola. "On va voir s'il va être encore une fois capable de progresser. Je crois qu'il a une marge de progression monstrueuse. Il faut qu'il en prenne conscience et qu'il ne se laisse pas trop bercer par les louanges".

Très bien intégré dans le vestiaire toulousain, la deuxième ligne à la bonhommie naturelle, amateur de foie gras, était le plus attendu des six novices appelés mercredi par Galthié.

C'est aussi celui qui a le plus de chances d'être titulaire face à l'Irlande le 2 février à Marseille en ouverture du Tournoi. Le doux géant embrasserait alors son destin tout tracé avec le sport tricolore : il est né le 12 juillet 1998, le jour où la France remportait sa première Coupe du monde de football.

AFP/VNA/CVN


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