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L'arrière de Toulouse, Thomas Ramos (gauche), plaqué par le centre du Leinster Garry Ringrose, le 29 avril à Dublin. Photo : AFP/VNA/CVN |
Les Rouge et Noir ont leur bête noire. Après 2019, après 2022, les ambitions de la génération dorée toulousaine se sont une nouvelle fois heurtées sur l'implacable machine irlandaise. Mais si un sentiment d'impuissance s'était dégagé des deux premiers échecs, faute d'expérience (30-12) ou de fraîcheur l'an dernier (40-17), celui-ci laissera beaucoup plus de regrets.
Car dans un Aviva Stadium pas tout à fait plein, les Toulousains cette fois ont tenu tête, du moins à quinze contre quinze, à ce XV du Trèfle au maillot bleu, monstre de réalisme. Superbes par séquences, ils rumineront longtemps cet énorme trou d'air en première mi-temps et le 21-0 encaissé en l'espace de dix minutes après le carton jaune de l'arrière international Thomas Ramos, coupable d'un en-avant volontaire.
Le Leinster a parfaitement profité de son absence, avec deux essais coup sur coup du troisième ligne Jack Conan (17e et 21e), et un autre, juste après son retour sur le terrain, du talonneur Dan Sheehan (27e). Les Irlandais ont puni dans la même mesure - deux essais de Josh Van der Flier (58e) et Jason Jenkins (64e) - la deuxième infériorité numérique toulousaine après un déblayage illicite du pilier remplaçant Rodrigue Neti.
Barassi vite sorti
Le leader du Top 14 avait pourtant beaucoup mieux démarré la rencontre que l'an passé avec un essai en bout de ligne du trois-quarts centre néo-zélandais Pita Ahki (9e).
Le demi de mêlée du Stade toulousain Antoine Dupont devance l'arrière du Leinster Jordan Larmour, le 29 avril à Dublin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Mais la sortie précoce de Pierre-Louis Barassi, visiblement touché à la jambe droite, l'a contraint dès la 15e minute à se réorganiser tactiquement, Antoine Dupont passant à l'ouverture et Romain Ntamack au centre.
L'essai, en puissance, du bulldozer australien Emmanuel Meafou n'a redonné avant la mi-temps (35e) qu'un semblant de suspense tant ce Leinster-là est impitoyable, même privé de trois pièces maîtresses (Johnny Sexton, James Lowe, Robbie Henshaw).
Les Toulousains, qui ont marqué un troisième essai pour l'honneur après la sirène, par Jack Willis, sont encore tombés sur plus forts qu'eux après avoir passé sans encombre les deux écueils sud-africains des Bulls et des Sharks aux tours précédents.
"Ça fait deux leçons que je prends à Dublin. On m'a toujours dit que quand on répétait les mêmes erreurs, on était un peu con", avait dit Ugo Mola après la qualification en demi-finale. "Donc ou je serai le con de l'histoire, avec mon équipe et mon staff, ou on aura compris certaines choses".
Visiblement, le Stade toulousain n'a pas encore tout compris. Impressionnant en championnat depuis le début de la saison, il devra rapidement se remobiliser pour aller chercher le bouclier de Brennus.
Le rugby français a encore une chance de soulever la Champions Cup pour la troisième année consécutive avec La Rochelle, le tenant du titre, opposé dimanche 30 avril (16h00) à Bordeaux aux Anglais d'Exeter. D'autant que le Leinster, qui aura encore l'avantage du terrain en finale le samedi 20 mai, réussit beaucoup mieux aux Rochelais qu'à Toulouse.
AFP/VNA/CVN