France
Retraites : Macron ne lâche rien, pas d'issue en vue

La grève contre la réforme des retraites est entrée mercredi dans sa 28e journée, égalant le plus long blocage des transports depuis 1986-87, sans que se profile le "compromis rapide" souhaité par Emmanuel Macron lors de ses vœux, les syndicats n'y voyant "rien de nouveau".

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Couloirs du métro à la station Châtelet à Paris, au 19e jour du mouvement de grève contre la réforme des retraites, le 23 décmbre 2019.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mardi soir 31 décembre 2019 depuis l'Élysée, le président a plaidé "l'apaisement" plutôt que "l'affrontement" mais sans infléchir sa détermination à "mener à bien la réforme des retraites".

"Avec les organisations syndicales et patronales qui le veulent, j'attends du gouvernement d'Edouard Philippe qu'il trouve la voie d'un compromis rapide" sur ce projet, a-t-il dit dans une allocution sobre de 18 minutes, où le secrétaire général de la CGT n'a décelé "rien de nouveau".

Philippe Martinez a dénoncé mercredi un discours "entendu mille fois" et "un président enfermé dans sa bulle qui considère que tout va bien dans le pays", sur le plateau de BFMTV.

"Bien sûr", le numéro 1 de la CGT se dit prêt à se rendre au prochain rendez-vous de concertation à Matignon le 7 janvier, mais il "demande toujours d'arrêter le projet, donc le retrait".

Même scepticisme chez FO: Yves Veyrier constate que le Président "n'a pas réussi" à convaincre en "2 ans et de demi" et appelle à "manifester encore plus nombreux dès le 9 janvier".

Pénibilité 

La CFDT, qui joue un rôle clé puisque la première organisation syndicale est aussi la seule favorable sur le fond au système de retraites universel par points, n'a pas réagi aux propos présidentiels.

Son secrétaire général Laurent Berger a fait de l'âge pivot, en dessous duquel on ne pourra pas partir à la retraite avec une pension à taux plein, une "ligne rouge". Emmanuel Macron n'a pas évoqué ce sujet mardi.

Pour Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, première organisation chez les enseignants, interrogé sur France Inter, ce sont "des vœux pour rien", où le Président "remouline toujours les mêmes éléments de langage". Il "ne voit pas d'éléments qui pourraient constituer des portes de sortie".

Très présents dans les différents cortèges en décembre, les enseignants constituent également un élément clé de la sortie de crise.

Côté syndicat réformiste, Laurent Escure (Unsa) a toutefois "compris qu'il y avait quand même un signe d'ouverture sur ce que doit faire le Premier ministre avec nous pour essayer de trouver un compromis", à l'antenne de France inter.

Les discussions entre les partenaires sociaux et le Premier ministre devraient être très largement consacrées à la question de la pénibilité.

Sans prononcer le terme - dont on sait depuis le 3 octobre qu'il ne l'"adore pas, parce que ça donne le sentiment que le travail c'est pénible" -, le président a rappelé mardi que la réforme "prendra en compte les tâches difficiles, pour permettre à ceux qui les exercent de partir plus tôt, sans que cela soit lié à un statut ou à une entreprise".

AFP/VNA/CVN

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