>>Irréconciliables, républicains et démocrates débattent de la destitution de Trump
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Mike Pompeo, le 11 décembre au département d'État. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plus haut responsable américain à se rendre sur place depuis qu'a éclaté en septembre l'affaire ukrainienne aux États-Unis, il s'entretiendra avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a annoncé lundi 30 décembre le département d'État américain dans un communiqué.
Donald Trump a été mis en accusation le 18 décembre pour abus de pouvoir par la Chambre des représentants du Congrès américain. Il est accusé d'avoir gelé une aide militaire cruciale à Kiev pour obtenir de son homologue ukrainien qu'il annonce des enquêtes sur le démocrate Joe Biden, favori pour l'affronter en novembre prochain dans la course à la Maison Blanche.
Mais seule l'opposition démocrate, majoritaire à la chambre basse, a voté en faveur du troisième "impeachment" présidentiel de l'histoire des États-Unis. Le Sénat, à majorité républicaine, devrait sauf énorme surprise l'acquitter lors de son procès en destitution qui devrait s'ouvrir en janvier.
Mike Pompeo, qui défend Donald Trump depuis le début, a été personnellement mis en cause par plusieurs témoins, ne serait-ce que pour avoir laissé prospérer une diplomatie parallèle menée par Rudy Giuliani, l'avocat personnel du président.
L'un de ces témoins, l'ambassadeur par intérim des États-Unis à Kiev William Taylor, va opportunément quitter l'Ukraine juste avant l'arrivée du secrétaire d'État, qui n'aura donc pas à le croiser.
Autre signe de l'embarras américain, les discours officiels sur la lutte anticorruption ne se départissent désormais plus d'une solide langue de bois.
Le mot "corruption" n'est même pas mentionné dans le communiqué annonçant la visite, alors que l'administration Trump assure que c'est uniquement pour combattre ce fléau en Ukraine qu'elle demandait d'enquêter sur l'ancien vice-président Biden et son fils Hunter, alors membre du conseil d'administration d'une société gazière ukrainienne.
Un haut responsable américain a certes assuré à des journalistes à Washington que le voyage permettrait de "renforcer" le soutien à l'Ukraine au moment où "elle met en œuvre des réformes pour éradiquer la corruption".
Mais prié à plusieurs reprises de dire si Mike Pompeo entendait réitérer les demandes d'enquêtes sur les Biden, ce responsable a éludé les questions et s'en est tenu à un satisfecit général quant aux "efforts" et au "dynamisme" du président Zelensky.
Mike Pompeo se rendra ensuite à Minsk, où il rencontrera samedi 4 janvier le président biélorusse Alexandre Loukachenko, pour faire progresser la normalisation des relations avec les États-Unis.
Dimanche 5 janvier, il sera à Nur-Sultan auprès du président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev et son prédécesseur Noursoultan Nazarbaïev.
Le secrétaire d'État est attendu ensuite à Tachkent les 5 et 6 janvier, où il s'entretiendra avec les dirigeants de l'Ouzbékistan et participera à une réunion ministérielle d'Asie centrale qui portera notamment sur les efforts américains pour sortir du conflit en Afghanistan.
Enfin, le 7 janvier, il fera étape à Nicosie à la rencontre des dirigeants chypriotes mais aussi du président de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN) Mustafa Akinci, pour soutenir le processus de réconciliation porté par l'ONU.