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L'Autrichien Marcel Hirscher pose avec ses trophées en Coupe du monde de ski alpin le 17 mars 2019 à Grandvalira Soldeu, en Andorre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À 35 ans, "je veux surtout avoir l'occasion de participer à des courses pour le plaisir", a-t-il expliqué dans un communiqué de la fédération néerlandaise (NSkiV).
C'est en effet sous les couleurs de la nation de sa mère qu'il va désormais concourir.
C'est "un grand honneur", a réagi Frits Avis, directeur technique de la NSkiV, peu habituée à accueillir de telles pointures dans un pays dont le point culminant s'élève à 322 m au-dessus du niveau de la mer.
"Marcel (Hirscher) est une légende mondiale et une source d'inspiration pour tous les skieurs", a-t-il ajouté.
L'Autriche, où l'ex-skieur jouit d'un statut de rock star, a donné à contrecoeur son aval à sa requête.
"Ces derniers jours, nous avons appris que Marcel Hirscher envisageait un retour sur le circuit international", a déclaré le secrétaire général de la fédération autrichienne ÖSV, Christian Scherer.
"Bien sûr, nous regrettons énormément sa décision de demander un changement de nation pour rejoindre l'instance néerlandaise mais nous l'avons finalement soutenue (...) par estime pour lui" et par esprit sportif, a-t-il ajouté.
Huit gros globes de cristal
Marcel Hirscher avait décidé en septembre 2019 de raccrocher les spatules, las des exigences du haut niveau et de la pression physique endurée depuis son plus jeune âge. Il avait depuis lancé une marque de ski.
"Je ne suis plus prêt à en payer le prix", avait alors expliqué le roi du slalom, disant ne plus avoir la motivation nécessaire.
Mais début 2022, alors qu'il avait ouvert la mythique descente de Kitzbühel, il avait confié que le ski lui "manquait".
L'Autrichien fait figure de meilleur skieur de l'histoire grâce à ses huit victoires au classement général de la Coupe du monde entre 2012 et 2019, ce que personne n'a réalisé avant lui (le Luxembourgeois Marc Girardelli s'était arrêté à cinq, l'Autrichienne Annemarie Moser-Pröll à six).
Il a également remporté deux titres de champion olympique (slalom et combiné alpin) en 2018 à Pyeongchang (République de Corée), cinq titres de champion du monde (trois en slalom, un en combiné alpin et un en slalom géant) et six petits globes (Coupe du monde de la spécialité) de slalom et autant en slalom géant.
Il est aussi deux fois champion du monde par équipes, en 2013 et 2015.
Avec 67 victoires de Coupe du monde, il ne lui a manqué que le graal du cirque blanc : la marque du Suédois Ingemar Stenmark, référence absolue chez les hommes avec 86 courses remportées.
Jeux ouverts
Impressionnant de perfectionnisme et de régularité, Hirscher n'avait cessé d'élever son niveau au fil des ans, suscitant le respect et l'admiration chez ses adversaires.
Dans les mois à venir, il va "se concentrer sur les préparatifs" en vue de la prochaine saison et son niveau va être évalué, a précisé l'instance néerlandaise.
Ce spécialiste des épreuves techniques peut-il revenir au sommet malgré ses 35 ans et cette longue pause?
Selon l'entraîneur de l'équipe masculine de l'ÖSV, Marko Pfeifer, cité par l'agence de presse APA, "cela peut aller très vite". En slalom, d'autres se sont illustrés à un âge avancé comme l'Autrichien Mario Matt ou le Suédois André Myhrer, tandis que le Français Johan Clarey avait été sacré vice-champion olympique de la descente à 41 ans.
Depuis la retraite du maître autrichien, le slalom est de loin la discipline la plus indécise du circuit mondial masculin - la seule que ne dispute pas le N°1 mondial Marco Odermatt -, avec quatre vainqueurs différents du globe de la spécialité ces dernières années.
En plus de Marcel Hirscher, le plateau accueillera un autre revenant sous un nouveau drapeau l'an prochain : le vainqueur du globe 2023 Lucas Braathen, retraité précoce en raison d'un conflit avec la fédération norvégienne, reprendra la compétition sous les couleurs brésiliennes de sa mère.
AFP/VNA/CVN