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La navigatrice Clarisse Crémer à bord de son Imoca L'Occitane en Provence à Lorient le 17 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À quelques mois de l'échéance de novembre, la navigatrice de 34 ans se prépare en Bretagne pour le premier transatlantique de l'année qui part dimanche prochain de Lorient en direction de New-York, à bord de son Imoca L'Occitane en Provence.
"Je suis contente d'être de nouveau sur l'eau, d'apprivoiser le bateau et d'avancer vers le prochain Vendée", glisse-t-elle avec le sourire depuis le cockpit de son voilier, à l'approche de l'île de Groix lors d'une sortie d'entrainement ensoleillée mi-avril.
"Ce qui est positif c'est que je vais être au départ des courses de l'année, après il faut reconnaitre que cette préparation n'a pas été idéale. J'ai un peu de mal à me remettre de ces dernières semaines...", confie-t-elle un peu gênée.
Douzième du dernier Vendée Globe, Clarisse Crémer et son mari skipper Tanguy Le Turquais ont été accusés de triche après l'envoi d'un mail anonyme à plusieurs médias contenant des captures d'écran de conversations entre les deux skippers.
Parcours du combattant
Après analyse des échanges, un jury international a blanchi le couple, estimant que les messages envoyés pendant le dernier tour du monde ne constituaient pas une aide extérieure à la performance, ce qui est strictement interdit par le règlement.
"L'équipe a été un gros soutien : ils se sont occupés du bateau pendant cet épisode douloureux. Avec Tanguy, on a consacré beaucoup de temps et d'énergie à notre défense. Et je suis un peu loin de mes objectifs physiques et techniques", dit-elle.
Entre deux manœuvres, la jeune maman profite de la météo clémente du jour pour inspecter le pont de son voilier à foils, l'ancien Macif de Charlie Dalin, avec lequel le Havrais a brillé (2e du Vendée Globe 2020/2021).
"Le bateau est bon, très performant au près (quand le vent arrive par l'avant du bateau, ndlr). La problématique est plus d'ordre psychologique. Il y a cinq ans, j'avais des papillons dans le ventre avant une course. J'aimerais réussir à retrouver cette magie", souligne-t-elle.
Deux ans d'un éreintant parcours du combattant ont un peu érodé la confiance en elle de cette jeune maman. Début 2023, peu après son accouchement, elle avait été écartée par son sponsor Banque Populaire, qui craignait qu'elle ne puisse se qualifier pour le Vendée Globe.
"Année Erasmus"
Elle a trouvé un nouvel armateur de l'autre côté de la Manche, dans l'écurie du marin britannique Alex Thomson, puis a signé avec L'Occitane en Provence début mai dans l'espoir de valider son ticket à temps.
"C'est un peu une année Erasmus, quand je ne m'occupe pas de ma fille, je vais à Gosport (sud de l'Angleterre) le plus souvent possible pour préparer le bateau, naviguer avec l'équipe, manger des +fish and chips+", raconte-t-elle.
"Même si c'est difficile d'avoir un quotidien organisé avec ce rythme de vie, cela me permet aussi de changer d'air par rapport à toutes ces histoires", souffle-t-elle soulagée.
Après sa 9e place sur la Transat Jacques Vabre 2023, elle a désormais toutes les cartes en main pour assurer sa participation au Vendée Globe. Il lui suffit d'accumuler les milles en terminant les deux transatlantiques en solitaire qualificatives de l'année.
"J'ai envie de naviguer proprement et d'avoir des mois un peu plus paisibles d'ici le tour du monde. Après coup, je dirai peut-être que c'était la meilleure préparation mentale possible. Mais être au départ, ce sera déjà une victoire", lâche-t-elle déterminée.
AFP/VNA/CVN