Des clients du restaurant la Bambouseraie, à Toulouse |
À l’intérieur du restaurant, la décoration est essentiellement composée de bambous et les assiettes sont en porcelaine et céramiques qui sont sélectionnées et importées du Vietnam, par le couple Nguyên Thai Hoc, propriétaire du restaurant.
Le design de ces objets est inspiré par les propriétaires. On peut citer par exemple les serviettes de table qui sont brodées avec des dessins de pousses de bambous représentant l’esprit et l’âme des Vietnamiens.
Un espace vietnamien
D’après Nguyên Thai Hoc, intellectuel vietnamien venu vivre et travailler depuis une trentaine d’années en France, lorsque ces idées concernant la décoration de son établissement commençaient à germer dans son esprit, il voulait présenter non seulement la gastronomie vietnamienne, mais également les produits de fabrication vietnamienne à ses amis et clients français et internationaux.
Il souhaitait créer une ambiance et un espace typiquement vietnamien au sein de la ville. Car si des Vietnamiens vivant à Toulouse n’ont pas la possibilité de rentrer souvent dans leur pays natal, son souhait est que ceux-ci puissent, en se rendant dans son restaurant, se ressourcer un peu. Et les Français, il faut qu’ils aient l’impression de prendre un repas vietnamien dans un restaurant au Vietnam.
Nous nous y sommes rendus un midi, créneau durant lequel les clients sont nombreux. Il nous a confié qu’il était très fier d’être Vietnamien et qu’il voulait partager cela : «Je souhaiterais présenter et pouvoir diffuser l’image de mon pays d’origine aux Français qui ne le connaissent pas. Quand ils entrent dans mon établissement, je veux qu’ils ressentent l’esprit du pays!».
Dans le restaurant, M. Hoc nous a montré un grand tableau intitulé Le chant pacifique. Ce tableau montre des scènes de vie dans la campagne vietnamienne. Il fut commandé au Vietnam pour un coût de 6.000 dollars. Toutes ces images selon M. Hoc, permettraient aux clients d’avoir l’impression d’être au Vietnam. Ainsi, cela leur permettrait de s’intéresser au pays – le Vietnam ainsi qu’à l’Asie en général.
Les époux Hoc ont dû faire d’énormes efforts afin de mettre sur pied leur établissement et petit à petit, établir leur label de «restaurant vietnamien» dans la ville de Toulouse, avec des plats incontournables aux saveurs particulières, fruits de mer, viande ou de poissons cuits dans une petite marmite en terre cuite.
Monica Ploguet est une cliente assidue du restaurant. Elle s’y rend avec ses amis lorsqu’elle souhaite manger de la cuisine vietnamienne. «Ici, les plats sont tous délicieux. Nous sommes accueillis dans un climat convivial et les gens (chef du restaurant et les serveurs) sont très gentils et ouverts. J’invite mes amis à dîner ou à déjeuner dans ce restaurant car j’aime beaucoup la cuisine vietnamienne».
Quant à Pascale Pouget, une Toulousaine fréquentant réguliè-rement le Bambouseraie, elle confie qu’elle apprécie beaucoup la décoration de l’établissement.
«Ici, c’est une bonne cuisine, avec des prix abordables. Je choisis ce restaurant chaque fois que je désire apprécier la gastronomie vietnamienne». Les membres de sa famille choisissent souvent des plats tels que le nem, banh xèo, banh cuôn,...
Parmi les clients qui sont venus souvent au restaurant durant les premiers jours de l’Année lunaire du Dragon, il y a aussi des enfants.
Ceux-ci ont préféré les desserts, à savoir les confitures de toute sorte, les bonbons aux sésames ou aux cacahuètes que les époux Hoc ont ramené du Vietnam.
Le patron du Bambouseraie, Nguyên Thai Hoc. |
Amour pour son pays natal
Nguyên Thai Hoc est né dans la province de Quang Tri (au Centre du Vietnam), et est parti pour la France quand il avait 11 ans. Aujourd’hui il mène une vie aisée avec sa femme et ses deux enfants (un garçon et une fille).
Pour Hoc, aujourd’hui, ce métier de restaurateur ne constitue plus sa seule activité, car il est aussi enseignant à l’Université UPS à Toulouse, après avoir fait des études universitaires dans la section électricité. Il est également un des responsables d’un groupe de techniciens.
Il est resté très attaché à son pays natal, avec ce souhait constant de faire autant que possible pour son pays.
Selon lui, son pays est actuellement en pleine mutation et connaît un bel essor économique, mais il manque encore des sociétés et des agents commerciaux intermédiaires qui seraient en mesure de faire venir des marchandises de fabrication vietnamienne en France afin qu’elles soient présenter aux consommateurs français. Il a envie dans un proche avenir d’ouvrir une telle compagnie d’import-export en vue de prendre part aux importations des produits vietnamiens vers la France.
Il a précisé que, bien qu’il soit un petit grain de sable, il s’efforce d’œuvrer pour son pays natal-le Vietnam.
Par ailleurs, Hoc participe activement aux activités de la communauté des Vietnamiens de Toulouse et aide les étudiants vietnamiens dans leur vie.
Son restaurant constitue une destination incontournable pour les étudiants et stagiaires membres de l’Association des étudiants vietnamiens (AEVTL) et de la Maison Vietnam à Toulouse.
Un certain nombre d’étudiants, dont Dào Tuân Long profitent de leur temp libre pour travailler dans son établissement, ce qui leur permet d’élargir leurs relations, et de trouver des moyens financiers supplémentaires pour subvenir à leurs besoins d’étudiant. Long vit à Toulouse depuis deux ans. C’est grâce à ses amis qu’il a pu connaître M. Hoc.
Étant donné que c’était la première fois qu’il partait dans un pays étranger, loin de sa famille, Hoc l’a beaucoup aidé à s’intégrer dans la communauté française. La nostalgie envers son pays, ses amis et sa famille s’est donc révélée moins présente.
Lê Hà/CVN