>>Guinée : clôture des 46es Assises de la presse francophone à Conakry
>>Un quotidien pour les 46es Assises de l'UPF à Conakry
>>Conakry, capitale de la presse francophone
séance de clôture des 46es Assises de la presse francophone, le 25 |
«Ces Assises m’offrent l’occasion de saluer les avancées significatives en matière de liberté de la presse en Guinée», a affirmé le président de la République de Guinée, Alpha Condé.
Une forte mobilisation des journalistes
En prononçant son discours à la séance de clôture des 46es Assises de la presse francophone à Conakry, capitale de la Guinée, le chef de l’État du pays hôte a aussi déclaré que la liberté de la presse était une condition sine qua non «pour la réussite de la démocratie et de la bonne gouvernance auxquelles nous aspirons. Une condition au centre de cette réussite attendue : il faut, à nos populations, une information ouverte, plurielle et responsable».
Et d’ajouter qu’il faut saluer le thème retenu pour ces 46es Assises : «Journalisme, inves-tigation, transparence». «L’inves-tigation soutient la transparence, le devoir de recoupement de l’information par le journaliste. C’est cela le journalisme. Ne pas accuser sans prendre l’avis ou la version de l’accusé, et surtout ne pas se porter en procureur», a-t-il poursuivi.
Plus de 300 délégués, journalistes et dirigeants de la presse francophone venant d’une cinquantaine de pays étaient présents dans la capitale guinéenne pour le plus grand sommet annuel de l’Union de la presse francophone (UPF).
«Cette forte mobilisation des journalistes et responsables de médias réunis, pour échanger autour d’un thème central aussi évocateur que pertinent, en l’occurrence +Journalisme, investigation et transparence+, est pour le gouvernement guinéen une symbolique dont l’effet induit laisse présager qu’à l’issue de vos Assises, un pas important aura été franchi dans l’évolution de la presse dans son ensemble», a déclaré Cheick Sacko, ministre guinéen de la Justice, lors de cet événement.
Pas moins de 300 délégués, journalistes et dirigeants de médias, venus d’une cinquantaine de pays, participent à ces 46es Assises. |
La presse a pour rôle de donner une information juste. Informer de manière correcte, éclairer les lanternes, édifier les enjeux, promouvoir le débat, encourager l’expression des voix diverses et en faire leur écho bien qu’elles puissent être parfois difficilement conciliables. «Dans notre monde actuel où les enjeux se multiplient et impliquent une pluralité d’acteurs, le rôle de la presse comme garante d’une transparence essentielle à la démocratie se montre davantage», a affirmé Madiambal Diagne, président international de l’UPF.
Découvrir partout et publier en même temps
Le journalisme d’investigation, que d’aucuns considèrent comme l’essence même de la presse, connaît des fortunes diverses. Les médias s’organisent pour optimiser leurs moyens d’investigation et pour toucher un public plus large. Cela passe notamment par la mise en commun ou en synergie des moyens d’enquête et le partage des résultats. Une telle approche garantit aux médias une plus large influence et quelque part constitue un moyen de protection. Il n’en demeure pas moins que les journalistes d’investigation soient persécutés. Des mécanismes, faits d’intérêts contraires entre forces économiques et politiques; des collusions diverses, tentent de museler une parole qui, par essence, se doit d’être libre et libérée.
Des tables rondes et des ateliers ont été organisés du 22 au 25 novembre à Conakry lors des 46es Assises de la presse francophone. |
Durant quatre jours, les discussions et les tables rondes ont mis en lumière plusieurs thèmes: «Journalisme d’investigation : enjeux, limites et perspectives», «La déontologie journalistique à l’épreuve du web», «Information: les frontières du possible», «Transparence et secret des affaires : limites et liberté du journalisme», «Droit d’accès à l’information et liberté d’informer : quelles garanties ?».
Parallèlement, plusieurs ateliers étaient articulés autour des problématiques suivantes : «Web : quelle utilisation pour le journalisme d’investigation ?», «Fausses informations : nouveau visage de la propagande ?», «Les décodeurs de l’info : quels moyens, quelles limites ?», «Lanceurs d’alertes : la frontière entre journalisme et citoyenneté ?».
Pour Ibrahima Koné, président de l’UPF-Guinée, «Journalisme, investigation et transparence» est l’ossature fondamentale de la rencontre de Conakry. «L’importance de cette thématique exige de nous une présence massive pour mettre en exergue nos incohérences et définir la déontologie du métier. La place qu’occupent les médias dans la vie des nations est primordiale. C’est la raison pour laquelle une synergie d’action est nécessaire pour mettre en commun nos réalités et définir nos objectifs».
À la séance de clôture, le 25 novembre, le comité d’organisation a informé que les prochaines Assises se dérouleraient en 2018 en Arménie, en prélude au Sommet de la Francophonie prévu dans ce pays.
Texte et photos : Phuong Mai/CVN