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Le colloque international «Vingt ans depuis le VIIe Sommet de la Francophonie au Vietnam (1997-2017) : regards rétrospectifs et prospectifs», le 16 novembre à Hanoï. |
Il y a 20 ans, précisément du 14 au 16 novembre 1997, se tenait le VIIe Sommet de la Francophonie à Hanoï, avec la participation de 48 pays et territoires membres et observateurs des cinq continents. Ayant pour thème «Renforcement de la coopération et de la solidarité francophones pour la paix et le développement économique et social», ce Sommet a permis d’adopter la Déclaration de Hanoï soulignant les liens indissociables entre paix et développement, entre croissance économique, progrès social et développement durable. Cet esprit sous-tend encore aujourd’hui les orientations du développement de la Francophonie. Il est aussi devenu son moteur et son objectif commun.
«Il s’agissait alors de la plus grande conférence internationale jamais organisée par le Vietnam. C’était aussi une grande première en Asie-Pacifique. Unique aussi, puisque depuis, aucun autre Sommet de la Francophonie n’y a été tenu», a fait savoir Hà Kim Ngoc, vice-ministre des Affaires étrangères du Vietnam, lors de son discours au colloque international «Vingt ans depuis le VIIe Sommet de la Francophonie au Vietnam (1997-2017) : regards rétrospectifs et prospectifs».
Le Vietnam, membre actif de la Francophonie
Hà Kim Ngoc a souligné qu’avec 84 États et gouvernements membres représentant 20% des échanges commerciaux et 13% du PIB du monde, la Francophonie était la seule organisation internationale d’une telle envergure et influence après les Nations unies. «Elle a participé et grandement contribué à la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), au traitement des problèmes régionaux et mondiaux, notamment l’éradication de la pauvreté, l’amélioration de la qualité de l’éducation et de la santé, du niveau de vie des habitants, la protection de l’environnement, la promotion de l’égalité des sexes et des soins en faveur des enfants», a-t-il poursuivi.
Photo de famille des participants au colloque international célébrant les 20 ans de la tenue du VIIe Sommet de la Francophonie au Vietnam. |
Membre actif de la Francophonie, le Vietnam a positivement assisté à la mise en place des stratégies et des programmes de coopération de cette communauté. Il a fait beaucoup d’efforts dans le développement commun de la Francophonie et le renforcement de la présence francophone en Asie-Pacifique via de nombreuses activités et projets concrets dans divers secteurs comme l’éducation, l’économie, l’agriculture, la santé, la coopération parlementaire. «Par l’intermédiaire de la coopération francophone, le Vietnam a des opportunités de concrétiser sa politique d’indépendance, d’autosuffisance, de multilatéralisation, de diversification, d’intégration internationale proactive pour le développement national. La coopération francophone a contribué à renforcer les relations entre le Vietnam et les membres principaux de la Francophonie tels la France, le Canada, la Belgique, des pays africains et de la région Asie-Pacifique», a affirmé Hà Kim Ngoc.
Les regards tournés vers demain
D’après Eric-Normand Thibeault, directeur-représentant du bureau régional pour l’Asie et le Pacifique de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le Vietnam est un pays accueillant dans l’organisation des activités francophones. Ces 20 dernières années, l’enseignement et l’apprentissage du/en français continuent au Vietnam.
«La thématique abordée aujourd’hui pour ce colloque est particulièrement d’actualité, au sortir du Sommet des dirigeants économiques de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) qui a réuni les chefs d’État et de gouvernements de 21 économies de cette région, qui s’est soldé par un succès évident pour la diplomatie vietnamienne. Quoi de plus normal donc que d’évoquer ce Sommet de la Francophonie en 1997, événement essentiel pour l’ouverture du Vietnam à l’international et l’institutionnalisation politique de la Francophonie au travers de la création de la fonction de Secrétaire général et de la nomination de Boutros Boutros-Ghali à ce poste», a estimé l’ambassadrice de Belgique au Vietnam, Jehanne Roccas. Et de souligner : «Le Vietnam possède en Asie-Pacifique le plus grand nombre de locuteurs francophones. On parle plus le français au Vietnam aujourd’hui qu’au début du siècle passé».
Lors de ce colloque, les intervenants ont abordé les enjeux pour la Francophonie en Asie-Pacifique, la coopération multipartiste et la coopération économique dans la Francophonie. Les discussions étaient également axées sur l’intérêt, les défis, enjeux et interrogations sur l’enseignement du et en français en Asie, mais aussi sur les potentiels et les opportunités de la coopération Sud-Sud et tripartite.
À cette occasion, l’ambassadeur du Maroc à Hanoï, Azzeddine Farhane, a co-présidé avec Mme Tôn Nu Thi Ninh, ancienne ambassadrice du Vietnam auprès de l’Union européenne, la deuxième session intitulée «La Francophonie en Asie-Pacifique : État des lieux, perspectives et recommandations», au cours de laquelle, il a présenté une communication sur la thématique «Le Maroc et la coopération tripartite dans l’Espace de la Francophonie». Cette communication a porté sur les relations entre le Maroc et les pays du Sud qui se fondent sur plusieurs principes constituant la doctrine de la diplomatie marocaine tels que, le règlement pacifique des différends, le respect des règles et principes du droit international, la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale des États, ainsi que l’égalité souveraine des États. Les bases de la coopération Sud-Sud et tripartite pour le Maroc reposent sur le soutien au développement durable, la valorisation des compétences humaines, l’implication du secteur privé dans les projets de coopération, ainsi que le partage d’expérience et le retour d’enseignement, a-t-il souligné.
Texte et photos : Quê Anh/CVN