Conakry, capitale de la presse francophone

Ayant pour thème «Journalisme, investigation et transparence», les 46es Assises de la presse francophone ont débuté mercredi 22 novembre à Conakry (Guinée). Durant quatre jours, les professionnels de la presse apporteront leurs expériences et réflexions sur ce sujet d’actualité.

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Cheik Sako, garde des Sceaux, ministre guinéen de la Justice, représentant du Premier ministre guinéen, prend une allocution à la cérémonie d’ouverture.

Conakry, capitale de la Guinée, vibre ces quatre jours aux sons et couleurs de la Francophonie. Plus de 300 délégués, journalistes et dirigeants de la presse francophone venant d’une cinquantaine de pays sont ici rassemblés pour les 46es Assises, le plus grand sommet annuel de l’Union de la presse francophone (UPF).

La cérémonie d’ouverture a vu la présence de Me Cheik Sako, Garde des Sceaux, ministre guinéen de la Justice, représentant le Premier ministre, de certains membres du gouvernement de la République de Guinée ainsi que le représentant de la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Tidiane Dioh.

«Cette forte mobilisation des journalistes et responsables de médias réunis, pour échanger autour d’un thème central aussi évocateur que pertinent, en l’occurrence +Journalisme, investigation et transparence+, est pour le gouvernement guinéen une symbolique dont l’effet induit laisse présager qu’à l’issue de vos assises, un pas important aura été franchi dans l’évolution de la presse dans son ensemble», a déclaré Me Cheik Sako.

La presse a pour rôle de donner une information juste. Informer vrai, éclairer des lanternes, édifier sur les enjeux, promouvoir le débat, encourager l’expression des voix diverses, en faire leur écho bien qu’elles puissent être difficilement conciliables. «Dans notre monde actuel ou les enjeux se multiplient et impliquent une pluralité d’acteurs, le rôle de la presse comme garante d’une transparence essentielle à la démocratie se montre davantage», a déclaré Madiambal Diagne, président international de l’UPF.

Selon lui, les obstacles au journalisme et à l’investigation existent bel et bien. Ils sont le fait des groupes économiques, d’entités étatiques, de corporations ou de groupes extrémistes. Une incitation au bâillonnement ou au discrédit est de mise. «En remerciant tous les participants à cette manifestation, j’espère que les travaux des 46es Assises de l’UPF seront un moment d’engagement et d’échanges, dont les bénéfices serviront à notre corporation dans tout l’espace francophone et impulseront un changement de paradigmes dans tous les systèmes démocratiques», a-t-il conclu.

Chercher ensemble, découvrir partout
et publier en même temps

Pas moins de 300 délégués, journalistes et dirigeants de médias, venus d’une cinquantaine pays participent à ces 46es Assises.

Le journalisme d’investigation, que d’aucuns considèrent comme l’essence même de la presse, connaît des fortunes diverses. Les médias s’organisent pour optimiser leurs moyens d’investigation et pour toucher un public plus large. Cela passe notamment par la mise en commun ou en synergie des moyens d’enquêtes et le partage des résultats. Une telle approche garantit aux médias une plus large influence et quelque part constitue un moyen de protection. Il n’en demeure pas moins que les journalistes d’investigation soient persécutés. Des mécanismes, faits d’intérêts contraires entre forces économiques et politiques ; des collusions diverses, tentent de museler une parole qui, par essence, se doit d’être libre et libérée.

La stratégie mise en avant par bien des médias et associations de journalistes est ainsi de faire des enquêtes conjointes, des exploitations de documents par différents médias pour creuser les dossiers, crever les abcès et aller au fond des questions. Le journalisme d’investigation globalisé doit en effet répondre à ce monde aux enjeux globalisés.

Durant quatre jours, les discussions et des tables rondes mettent en lumière plusieurs thèmes : «Journalisme d’investigation : enjeux, limites et perspectives», «La déontologie journalistique à l’épreuve du web», «Information : les frontières du possible», «Transparence et secret des affaires : limites et liberté du journalisme», «Droit d’accès à l’Information et liberté d’informer : quelles garanties ?».

Parallèlement, plusieurs ateliers s’articulent autour des problématiques suivantes : «Web : quelle utilisation pour le journalisme d’investigation ?», «Fausses informations : nouveau visage de la propagande ?», «Les décodeurs de l’info : quels moyens, quelles limites ?», «Lanceurs d’alertes : la frontière entre journalisme et action citoyenne ?».

Pour Ibrahima Koné, président de l’UPF-Guinée, «Journalisme, investigation et transparence» est l’ossature fondamentale de la rencontre de Conakry. «L’importance de cette thématique exige de nous une présence massive pour mettre en exergue nos incohérences et définir la déontologie du métier. La place qu’occupent les médias dans la vie des nations est primordiale. C’est la raison pour laquelle une synergie d’action est nécessaire pour mettre en commun nos réalités et définir nos objectifs».


L’UPF est représentée par 51 sections dans le monde francophone
L’Union internationale de la presse francophone (UPF) est une organisation non gouvernementale, créée en mai 1950. Son objectif est de défendre la liberté de la presse. Son siège se trouve à Paris. Le Sénégalais Madiambal Diagne en est le président international depuis 2014. L’UPF regroupe 51 sections et plus de 3.000 journalistes et responsables de médias.


Texte et photos : Phuong Mai/CVN
(de Conakry, Guinée)

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