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Passagers à l'aéroport international de Los Angeles (Californie). |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le "travel ban" imposé aux voyageurs notamment du Mexique, du Canada et d'Europe par l'ex-président américain Donald Trump début 2020, puis confirmé par son successeur Joe Biden, a séparé amis et familles, perturbé les relations d'affaires et contrarié les plans personnels, devenant emblématique des bouleversements provoqués par la pandémie. Ces retrouvailles après 20 mois sont l'occasion de longues étreintes chargées d'émotion dans la zone d'arrivée décorée de ballons bleus, blancs et rouges.
"J'ai tellement de mal à y croire. Deux ans et demi !", s'exclame Alison Henry en embrassant, les larmes aux yeux, son grand fils Liam. Louise Erebara attend, avec son mari Tony et leurs enfants Demaine et Bowie, sa sœur Jill et son beau-frère Mark, qu'elle n'a pas vu depuis 730 jours. "C'était terrible de ne pas savoir quand on les reverrait à cause du COVID, de ne pas savoir si les frontières rouvriraient un jour", dit-elle.
La Française Charlotte Boulais, 27 ans, se réjouissait lundi matin 8 novembre, avant de s'envoler pour New York depuis l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle. "On est content de voyager, de reprendre le tourisme et de revoir nos amis" qui vivent aux États-Unis depuis un an et demi, dit cette préparatrice en pharmacie.
Impatience
Dans la ville frontalière de Tijuana, au Mexique, Isabel Gonzalez, 63 ans, attendait depuis 20 mois de voir ses petits-enfants qui habitent à San Diego, à 25 minutes seulement de la frontière. "C'était la première fois que je passais autant de temps éloignée d'eux mais maintenant, on va manger de la pizza et aller chez McDonald's. Maintenant, ils vont m'emmener à Disney", explique-t-elle en riant avant de traverser à pied le poste-frontière de San Ysidro.
De l'autre côté du pays, à la frontière canadienne, les automobilistes se sont précipités au poste du pont des Mille-Iles, en Ontario. "Ça fait deux ans qu'on n'est pas allés en Floride, on ne voulait pas attendre une journée de plus !", lance Daniel Francoeur, au volant de son SUV. Comme de nombreux autres "snowbirds", ces retraités fuyant le rigoureux hiver canadien pour la douceur du "Sunshine State", il patiente depuis plusieurs heures.
Donald Trump avait imposé dès février 2020 des restrictions aux voyages en provenance de Chine, étendues le 13 mars aux pays européens de l'espace Schengen et quelques jours après à la Grande-Bretagne et l'Irlande, tandis que les frontières terrestres avec le Mexique et le Canada étaient en très grande partie fermées.
Vue aérienne des files de voitures attendant de franchir la frontière entre le Mexique et les États-Unis, à Tijuana, le 7 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Avec tous ces pays, la densité des échanges humains et économiques est immense. À San Ysidro, les commerçants misent beaucoup sur la reprise de l'activité, car la petite ville, qui vit principalement du tourisme, a souffert durant la pandémie.
Augmentation des vols
Beaucoup de familles des deux côtés de l'Atlantique attendaient ces retrouvailles avec fébrilité. Il était certes possible d'aller des États-Unis vers l'Europe depuis l'été dernier, mais les étrangers installés sur le sol américain et détenteurs de certains visas n'avaient aucune garantie de pouvoir retourner dans leur pays de résidence.
Pour les compagnies aériennes, qui ont augmenté le nombre de vols transatlantiques, cette levée des restrictions est une vraie bouffée d'oxygène pour le secteur, mais la hausse attendue des liaisons restera loin des niveaux pré-pandémie, selon les experts du secteur.
Plus d'une trentaine de pays sont concernés par la levée des restrictions d'entrée pour les voyageurs "non essentiels", mais ces derniers resteront sous surveillance. Pour ceux arrivant par les airs, les États-Unis demandent une preuve de vaccination, un test dans les trois jours avant le départ et la mise en place par les compagnies aériennes d'un système de suivi des contacts. Pour la voie terrestre, elle se fera en deux temps.
Dès lundi 8 novembre, peuvent traverser les personnes venant pour des raisons familiales ou touristiques, à condition d'être vaccinées. Les personnes venant pour motifs impérieux - comme les chauffeurs routiers - en seront dispensées. À partir de janvier, l'obligation vaccinale vaudra pour tous les visiteurs, quel que soit leur motif d'entrée.
Les autorités sanitaires américaines acceptent tous les vaccins approuvés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) - AstraZeneca, Johnson & Johnson, Moderna, Pfizer/BioNTech, l'indien Covaxin et les chinois Sinopharm et Sinovac.
AFP/VNA/CVN