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Une voiture s'apprête à entrer aux États-Unis en traversant le Rainbow Bridge, qui relie la province canadienne de l'Ontario à l'État américain de New York , le 7 novembre. |
Familles séparées, relations d'affaires perturbées, ambitions professionnelles contrariées : le "travel ban" imposé par Donald Trump au début de 2020, puis confirmé par son successeur Joe Biden, a été très critiqué et il est devenu emblématique des bouleversements provoqués par la pandémie.
Pour se prémunir des pays les plus affectés par le COVID-19, Donald Trump avait imposé dès février 2020 des restrictions sur les voyages en provenance de Chine. Puis le 13 mars, ce fut le tour des pays européens de l'espace Schengen. Suivaient quelques jours plus tard la Grande-Bretagne et l'Irlande, tandis que les frontières terrestres avec le Mexique et le Canada étaient en très grande partie fermées.
Avec tous ces pays, la densité des échanges humains et économiques est immense. "Cela a été si dur", "j'ai tout simplement envie de voir mon fils", confie Alison Henry, une Britannique de 63 ans qui s'envolera lundi 8 novembre pour le retrouver chez lui, à New York.
Résidant au Royaume-Uni depuis 2014, Isabelle Karpinski, 26 ans, a dû repousser à de multiples reprises ses vacances au Mississipi pour présenter son petit ami à sa famille. "C'était un peu surréaliste et vraiment frustrant de devoir repousser, repousser et encore repousser le voyage, pour finalement l'annuler", raconte-t-elle. "Je me suis demandée : vais-je revoir ma famille un jour ?"
Beaucoup de familles des deux côtés de l'Atlantique attendent ces retrouvailles avec fébrilité. Il était certes possible d'aller des États-Unis vers l'Europe depuis l'été dernier, mais les étrangers installés sur le sol américain et détenteurs de certains visas n'avaient aucune garantie de pouvoir retourner chez eux.
Pour faire face à l'afflux de demandes, les compagnies aériennes ont augmenté le nombre de vols transatlantiques. Elles vont utiliser de plus gros avions, car cette levée des restrictions représente aussi une bouffée d'oxygène pour un secteur plongé dans la crise par la pandémie.
De leur côté, les autorités mexicaines s'attendent à des embouteillages monstre aux postes frontière. "Il y aura des toilettes portables installées sur les trois ponts, car selon les autorités des Etats-Unis les temps d'attente pourront atteindre quatre heures. Nous demandons aux conducteurs d'être patients", a déclaré César Alberto Tapia le directeur de la sécurité routière de la ville-frontière de Ciudad Juarez, reliée à El Paso (Texas) par trois ponts internationaux.
Les bureaux de change de Ciudad Juarez ont signalé une pénurie d'USD ces derniers jours.Le long de l'immense frontière mexicaine, de nombreuses villes américaines, au Texas ou en Californie, ont souffert économiquement de la limitation des échanges.
"La pandémie a touché tout le monde et nous attendons simplement que les nôtres puissent venir nous rendre visite eux aussi", explique Marcos Rivera, propriétaire d'un magasin de vêtements à El Paso.
Plus anecdotiquement, au nord du continent, les riches retraités canadiens vont pouvoir sans crainte, à l'heure des premiers frimas, entreprendre leur transhumance annuelle en voiture vers la Floride et ses douceurs climatiques.
Vaccination et tests
Plus d'une trentaine de pays sont concernés par la levée du "travel ban". Mais l'entrée ne sera pas totalement libre, et les autorités américaines entendent surveiller le statut vaccinal des voyageurs, en même temps qu'elles continueront d'exiger des tests COVID négatifs.
Pour les voyageurs arrivant par les airs, les États-Unis demanderont à partir de lundi, en plus d'une preuve de vaccination et d'un test dans les trois jours avant le départ, la mise en place par les compagnies aériennes d'un système de suivi des contacts.
Pour la voie terrestre, la levée des restrictions se fera en deux temps.
À partir de lundi 8 novembre, pourront traverser la frontière du Canada ou du Mexique les personnes venant pour des raisons jugées non-essentielles, par exemple familiales ou touristiques, à condition d'être vaccinées. Les personnes venant pour des motifs impérieux - par exemple les chauffeurs routiers - en seront dispensées.
À partir de janvier, l'obligation vaccinale vaudra pour tous les visiteurs franchissant les frontières terrestres, quel que soit leur motif d'entrée.
Les autorités sanitaires américaines ont indiqué que tous les vaccins approuvés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) seraient acceptés.
Il s'agit pour l'instant, selon la procédure d'urgence de l'OMS, des vaccins AstraZeneca, Johnson & Johnson, Moderna, Pfizer/BioNTech, l'indien Covaxin, Sinopharm et Sinovac. Ces deux vaccins chinois permettront donc de franchir les frontières des États-Unis.
AFP/VNA/CVN