>>COVID-19 : réouverture des écoles pour une rentrée complexe
>>Coronavirus : le point sur la pandémie
Le président Emmanuel Macron s'adresse à des élèves dans une classe élémentaire à Melun, le 26 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après trois semaines de fermeture de l'ensemble des établissements scolaires pour tenter d'endiguer l'épidémie de COVID-19 qui a fait plus de 103.000 morts, les élèves de maternelle et de primaire ont repris le chemin de l'école dans un cadre sanitaire strict.
Le protocole reste le même - fermeture d'une classe au premier cas de Covid confirmé - et l'objectif est clair : tenir dix semaines jusqu'à la fin de l'année scolaire, sans que la réouverture n'aggrave la dynamique du virus, qui continue à circuler à un niveau élevé.
"On est content de retrouver les enfants", a confié Claire Perrin, 24 ans, enseignante en CM2 à Strasbourg avant de revoir ses élèves. "On sait que c'est compliqué pour certains de rester à la maison longtemps, on l'a déjà vécu l'an dernier, certains décrochent".
En visite dans une école de Melun (Seine-et-Marne), Emmanuel Macron a insisté une nouvelle fois sur l'importance de la reprise des cours, l'école "permettant de lutter contre les inégalités sociales et de destin".
Malgré les critiques d'une partie du corps médical et les craintes de certains enseignants, l'exécutif défend sans fléchir son objectif de les garder ouvertes pour éviter un "trou d'air éducatif". Selon l'Unesco, la France a été le pays européen qui a le moins fermé ses écoles entre mars 2020 et mars 2021.
Mais nombre de médecins mettent en garde sur la fragilité de la situation, alors que le nombre de malades en réanimation a franchi lundi 26 avril la barre des 6.000, un seuil qui n'avait plus été atteint depuis un an, pendant la première vague de l'épidémie.
Pannes informatiques
Après les bugs informatiques qui avaient ralenti les plateformes d'enseignement à distance juste avant les vacances, la plateforme "Ma classe à la maison" et les ENT (environnements numériques de travail) ont "plutôt bien fonctionné" ce lundi 26 avril pour les collégiens et lycéens qui reprenaient les cours à distance, selon le ministère de l'Éducation.
Lundi sur Twitter, de nombreux utilisateurs ont toutefois fait état de nouvelles pannes sur la plateforme du Cned (Centre national d'enseignement à distance). Mais selon ce dernier, "aucune difficulté" n'était à déplorer.
Cette reprise repose aussi avec acuité l'enjeu du vaccin : depuis dix jours, seuls les enseignants de plus de 55 ans ont des créneaux réservés dans les centres de vaccination.
L'organisation des cantines, où les enfants déjeunent sans masque et dont M. Blanquer reconnaît qu'elles sont le "maillon faible" des établissements, s'annonce, elle, complexe.
Surtout, l'enjeu de cette reprise est de massifier les capacités de tests pour enfants et enseignants.
"Tout doucement"
Dans les écoles maternelles et primaires, 400.000 tests salivaires doivent être déployés, avec un objectif de 600.000 par semaine d'ici la mi-mai.
Un autotest COVID vendu en pharmacie en France en avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La nouveauté réside principalement dans l'arrivée des autotests : le gouvernement en a commandé 64 millions pour les élèves de plus de 15 ans, les enseignants et autres personnels de l'Éducation nationale.
La rentrée des écoliers est la première phase vers la levée progressive des restrictions. Elle sera suivie le 3 mai par celle des collégiens et lycéens en présentiel ou en demi-jauge et par la levée des contraintes de déplacement dans la limite des 10 km en journée.
"Avec le temps qui est plus chaud, le fait qu'on vaccine de plus en plus de gens et qu'on a diminué le nombre de cas avec les efforts des dernières semaines, on devrait progressivement tout doucement rouvrir les choses à partir du début du mois de mai", a souligné Emmanuel Macron lors de son échange avec les élèves de Melun.
"Ce qu'on veut faire, c'est y aller tout doucement pour éviter que ça reparte", a-t-il insisté, tout en assurant que le gouvernement allait "essayer" de décaler le couvre-feu "un peu, car 19hc'est très tôt".
Quant aux restaurants, leur réouverture se fera "par étapes" entre début mai et fin juin, notamment en fonction du taux d'incidence dans les départements du COVID.
Le Medef a de son côté souhaité lundi 26 avril que les commerces et restaurants fermés puissent rouvrir dès le 10 mai, mais le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a maintenu le 15 comme objectif.
À propos des établissements culturels, M. Macron a assuré : "on va essayer de (les) rouvrir avant, dès la première phase, avec des jauges réduites". "Pour le théâtre, le cinéma et autres, on voit bien que si on limite le nombre, on pourra (les rouvrir) dans les premières phases".
AFP/VNA/CVN