Au cours d'un nouveau conseil de guerre de plus de 2 heures, M. Obama a examiné différentes stratégies et parlé des effectifs qu'elles impliquaient avec son vice-président Joe Biden et ses principaux ministres, généraux et conseillers. Il n'a encore pris aucune décision, a dit un responsable sous couvert de l'anonymat.
Mais, dans la salle de gestion des crises sous la Maison Blanche, M. Obama a discuté avec ses collaborateurs de la durée de l'engagement américain, a-t-il dit, et il "pense qu'il faut signifier clairement au gouvernement afghan que notre engagement n'est pas illimité".
"Après des années au cours desquelles les Américains se sont investis de manière substantielle, la gouvernance en Afghanistan doit s'améliorer dans un délai raisonnable pour que nous réussissions à transférer les responsabilités à notre partenaire afghan", a dit ce responsable.
Celui-ci n'a pas dit si ou comment la décision de M. Obama pourrait être conditionnée à des progrès contre la corruption à une échéance "raisonnable". Mais ses propos confirment l'impatience de l'administration américaine devant le peu d'empressement montré selon elle par M. Karzaï à combattre la corruption ou le trafic de drogue.
L'ambassadeur américain à Kaboul, Karl Eikenberry, a fait précéder sa participation à la réunion de mercredi de messages dans lesquels il dit ses réticences au déploiement de renforts sans la preuve que le gouvernement afghan est capable de juguler la corruption, selon le quotidien The Washington Post.
L'étendue de la corruption ne fait que compliquer la tâche de M. Obama. Cette décision reste une affaire de semaines, a dit mardi son porte-parole, Robert Gibbs. Au cours du conseil de guerre de mercredi, M. Obama devait avoir devant soi, pour la première fois, 4 options précises sur les effectifs.
Selon le New York Times, l'une d'elles accède à la recommandation du commandant américain sur le terrain, le général Stanley McChrystal, qui demanderait 40.000 soldats en plus des 68.000 déjà déployés. Une autre préconise 30.000 soldats supplémentaires, une autre entre 20 et 25.000, dit le journal. Une quatrième, non chiffrée, aurait vu le jour récemment.
Des personnages aussi influents que le secrétaire à la Défense, Robert Gates, et la secrétaire d'État, Hillary Clinton, sont d'accord pour l'envoi de 30.000 hommes ou plus, rapportait le journal. D'autres, comme le vice-président, passent pour réticents à des renforts.
La tâche de M. Obama est d'autant plus délicate que l'opposition va grandissant chez les Américains à une guerre que leur président juge nécessaire mais qui a déjà coûté la vie de plus de 800 soldats américains et qui, après plus de 8 ans, s'intensifie sans offrir aucune perspective de sortie.
AFP/VNA/CVN
(13/11/2009)