Liban : un gouvernement d'union après des mois d'impasse

Le Premier ministre libanais Saad Hariri a formé le 9 novembre un gouvernement d'union nationale, mettant fin à près de 5 mois d'impasse avec le camp mené par le Hezbollah et appelant à "la coopération" pour un "pouvoir exécutif efficace".

Le secrétaire général du Conseil des ministres, Souheil Bouji, a annoncé la composition du gouvernement en vertu d'un décret signé par le président de la République, Michel Sleimane, et M. Hariri, qui avait communiqué auparavant au chef de l'État une liste de 30 ministres dont 2 issus du Hezbollah.

"Le gouvernement d'union nationale est enfin né", a commenté M. Hariri. "Nous ouvrons une nouvelle page". "Ce gouvernement est à l'image du Liban actuel", a poursuivi le Premier ministre, l'air grave. "Il peut paraître aux yeux de certains le reflet des différends confessionnels et politiques, mais nous devons prouver au monde entier qu'il est, aux yeux des Libanais, la véritable image de l'entente nationale", a-t-il ajouté.

"L'entente signifie la coopération, la coordination et la participation (...). Il faut que le Conseil des ministres devienne un pouvoir exécutif efficace responsable des affaires du pays et non un lieu de querelles", a poursuivi le fils de l'ex-Premier ministre assassiné Rafic Hariri. "Les expériences des années passées n'étaient pas encourageantes", a-t-il noté.

Il faisait notamment allusion au précédent gouvernement d'union formé en 2008, au sein duquel les 2 camps s'accusaient mutuellement de blocage, rendant impossible la prise de décisions importantes.

"Ce gouvernement sera soit une chance de renouveler la confiance dans les institutions de l'État et de donner un exemple réussi sur la gestion des affaires du pays à travers l'entente nationale, soit il sera une étape à travers laquelle les Libanais répèteront leur échec", a encore ajouté M. Hariri.

"Nous voulons un gouvernement qui serve les intérêts du Liban et ne se noie pas dans la gestion des crises", a-t-il souligné.

Le nouveau cabinet est composé de 30 ministres, dont 15 pour la majorité, soutenue notamment par les États-Unis et l'Arabie saoudite, 10 pour la minorité, appuyée par l'Iran et la Syrie, et 5 "neutres" désignés par le président Sleimane.

Selon cette formule, aucune partie ne disposera d'un droit de veto et M. Sleimane aura un rôle d'arbitre.

Deux femmes participent à ce gouvernement. Quant au Hezbollah, qui est représenté pour la troisième fois de son histoire dans un gouvernement, il a obtenu 2 portefeuilles, le ministère d'État de la Réforme administrative et l'Agriculture.

Le gouvernement d'union est une revendication du mouvement chiite et de ses alliés qui refusent que la majorité s'arroge les décisions importantes, notamment sur la question de l'arsenal du Hezbollah, seule faction libanaise à ne pas avoir déposé les armes après la fin de la guerre civile en 90.

M. Hariri avait été chargé de former un gouvernement après la victoire de son camp aux législatives du 7 juin.

AFP/VNA/CVN

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