"Nous avons le pied collé sur l'accélérateur et nous fonçons vers l'abîme", a lancé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon devant la 3e Conférence de l'ONU sur le climat, réunie à Genève depuis le début de la semaine.
Le monde "ne peut pas se permettre" un échec de la Conférence de Copen-hague de décembre prochain, a averti le secrétaire général des Nations unies. Le prix à payer serait lourd "pour la génération actuelle, pas seulement pour les générations futures", a-t-il mis en garde.
Le patron de l'ONU, qui revient de l'Arctique, a souligné que le réchauffement au pôle nord était plus rapide que celui prévu par les scientifiques. L'Arctique "pourrait être libre de glace vers 2030" en été, a-t-il prévenu.
Le dioxyde de carbone (CO2) ne représente qu'un peu plus de la moitié des gaz à effet de serre à côté d'autres polluants, a relevé l'ONU en appelant à agir également contre les émissions de particules fines, l'ozone de basse altitude et le méthane.
"Les scientifiques estiment que près de 50% des émissions responsables du réchauffement climatique au 21e siècle viennent de polluants autres que le CO2, allant des particules fines à l'ozone de basse altitude en passant par le méthane et les composants nitrogénés", a indiqué M. Achim Steiner, directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
Les participants à la Conférence de Copenhague sur le climat en décembre prochain devront donc aussi "s'occuper de ces gaz et polluants en raison des préoccupations croissante en ce qui concerne leur impact sur la santé humaine, l'agriculture et les écosystèmes tels que les forêts", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
"Les particules fines et la suie comptent parmi les polluants impliqués chaque année dans 1,6 million à 1,8 million de morts en raison d'exposition à l'intérieur des maisons, et de 800.000 suite à une exposition à l'air libre", a souligné M. Steiner. Il devient clair que le monde doit recourir à tous les moyens pour combattre le changement climatique. À ce point critique, tout facteur de changement climatique et toute substance contribuant au réchauffement doivent être examinés, a insisté M. Steiner.
Ces polluants sont dégagés par "la combustion insuffisante de la biomasse et les rejets des fourneaux de cuisine, des moteurs diesel et des centrales thermiques au charbon". "Le brûlis des forêts, des savanes et des champs moissonnés sont également de grandes sources" de ces fumées.
AFP/VNA/CVN