Différents lieux où l'épidémie s'est propagée ont "montré que le virus pandémique H1N1 s'est rapidement installé et est désormais devenu la souche de grippe dominante dans la grande majorité du monde", explique l'OMS dans une note.
Jusqu'à présent, l'organisation estimait "probable" une domination du H1N1 dans les mois à venir.
"C'était une des grandes questions" des experts, a expliqué le biologiste Nigel Dimmock de l'Université de Warwick, s'étonnant d'une conclusion aussi rapide de l'OMS. "Elle doit être fondée sur (les données recueillies) dans l'hémisphère Sud où c'est l'hiver, car les souches saisonnières ne sont présentes que dans cette saison", a-t-il ajouté.
En tout état de cause, si le virus pandémique a remplacé la grippe saisonnière comme ce fut le cas en 1957 et 1968, cela signifie qu'il n'y aura pas besoin de 2 vaccins et que les laboratoires pourront se concentrer sur celui de la grippe H1N1, relève encore le professeur Dimmock.
Une situation qui pourrait s'avérer utile étant donné le faible rendement de la souche actuellement cultivée pour produire le vaccin pandémique. Car s'il est clair qu'"une énorme majorité des malades continue d'être atteinte par une forme bénigne de la maladie", la deuxième vague du virus s'annonce majeure dans l'hémisphère Nord qui compte 5/6e de la population mondiale, estime l'OMS.
"Un très grand nombre de personnes dans tous les pays sont susceptibles de contracter" cette grippe, ce qui pourrait avoir des conséquences plus importantes que celles observées au cours lors de la vague du printemps.
Un des problèmes que l'organisation anticipe ainsi est une surcharge des services de santé notamment en raison des cas graves. Parmi ces derniers, une proportion importante concerne des jeunes mais aussi des personnes en bonne santé, ce qui diffère grandement de la grippe saisonnière.
L'OMS a relevé que dans certaines villes de l'hémisphère Sud, 15% des personnes hospitalisées avaient eu besoin de soins intensifs. Elle rappelle par ailleurs que les personnes à risque restent celles dont l'immunité est affaiblie. Les femmes enceintes figurent en haut de la liste, de même que les personnes présentant des risques cardio-vasculaires, atteintes d'asthme, de diabète ou encore obèses.
En conséquence, l'organisation a une nouvelle fois appelé les pays du Nord encore globalement épargnés à se tenir prêts à une augmentation soudaine du nombre de cas.
AFP/VNA/CVN