Quelles solutions contre la pollution des villages de métiers ?

Le pays compte à l'heure actuelle 4.575 villages de métiers qui emploient 11 millions de travail-leurs ruraux. Pourtant, 80 % de ces villages rejettent de nombreux polluants. Face à cette situation, il faut impérativement revoir leur mode de fonctionnement.

Un récent rapport d'une mission de l'Assemblée nationale montre que les villages de métiers du Vietnam se développent de façon spontanée et connaissent une instabilité en termes d'envergure de production, de produits ou encore de matières premières. Pire, malgré la promulgation d'une centaine de textes concernant la protection de l'environnement, la pollution ne fait qu'em- pirer dans les villages de métiers.

Le traitement des émissions et déchets polluants ne représente hélas qu'une goutte d'eau dans l'océan. Selon un examen de l'Institut des sciences et des technologies de l'environnement (École polytechnique de Hanoi), toutes les analyses effectuées sur les échantillons d'eau usée prélevés dans les villages de métiers sont préoccupantes, avec la présence de substances nuisibles pour la santé en bien plus grande quantité que les seuils fixés. Les ressources en eau de surface et souterraines montrent des signes alarmants de pollution. Rien d'étonnant à cela puisque par exemple, dans le quartier de Châu Khê, chef-lieu de Tu Son, province de Bac Ninh (Nord), aucun des 123 établissements de production ne dispose de système de traitement des émissions de gaz et des eaux usées. De plus, aucun rapport ne leur a été transmis sur l'évaluation des impacts qu'ils ont sur l'environnement.

Le vice-ministre des Ressources naturelles et de l'Environnement, Bùi Cach Tuyên, fait savoir qu'en raison du développement anarchique et spontané des villages de métiers et du laxisme chronique des habitants dès qu'il s'agit de protection de l'environnement, la plupart rejettent les eaux usées ou déchets directement dans la nature, considérant que leur traitement relève de la responsabilité des organismes compétents...

De plus, les systèmes de traitement des eaux usées et des déchets coûtent chers, et il n'y a pas assez de capitaux disponibles pour les construire. C'est d'ailleurs là aussi une des raisons pour lesquelles la pollution est omniprésente. Le problème est que les habitants de ces villages de métiers en sont les premières victimes. En effet, nombre d'entre eux souffrent de dermatoses, pathologies gastro-intestinales et respiratoires, ou encore de cancers..., ce en bien plus grande proportion que dans les autres localités

Haro contre la pollution !

Concernant les mesures de développement des villages de métiers produisant des articles traditionnels, le président de l'Association des villages de métiers Vu Quôc Tuân estime qu'en parallèle avec les activités de communication à propos de la loi sur l'environnement, il est nécessaire de procéder à la restructuration des villages de métiers et de chacune des entreprises qu'ils abritent, et ce dans les meilleurs délais. Pour atteindre cet objectif, il faut concrétiser les tâches de protection de l'environnement de certains ministères, branches et mobiliser tous les pans de la société à y prendre part.

Selon M. Tuân, avant de restructurer les villages de métiers, il faut évaluer l'état et classer les villages au niveau national. Les villages les plus pollueurs devront être fermés. En dehors de l'aménagement et de la réorganisation des villages de métiers, il est important de créer des conditions favorables aux entreprises de ces villages de sorte qu'elles puissent avoir plus facilement accès à des prêts pour moderniser les équipements, ce qui, de surcroît, contribuera à les rendre plus compétitives sur le marché domestique mais aussi international.

Depuis sa fondation, le Fonds de protection de l'environnement a partiellement financé 10 projets de traitement de la pollution de l'environnement du village de métier de Bat Tràng (Hanoi), lesquels s'avèrent efficaces. Ce modèle devra être étendu aux autres villages de métiers.

Lors d'un récent colloque en ligne sur l'environnement dans les zones industrielles et les villages de métiers, le Docteur Nguyên Van Phuong a fait remarquer que les Comités populaires de tous les échelons et les habitants, les organisations politiques et sociales devaient participer au traitement et à la surveillance des villages de métiers pollueurs. Les infractions doivent être sévèrement sanctionnées, selon le principe de pollueur-payeur.

Huong Linh/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top