Selon les services météorologiques du Nam Bô, la pluviosité moyenne de Hô Chi Minh- Ville est assez élevée, de l'ordre de 1.800 à 2.000 mm par an, et concentrée de mai à novembre, où 90% des précipitations s'abattent durant cette période.
La hausse irrégulière de la pluviosité entraîne souvent l'engorgement du réseau d'égouts de la mégapole du Sud. Une pluie diluvienne de seulement 15 minutes peut inonder un grand nombre de rues. Beaucoup de routes rénovées sont sous les eaux après les pluies torrentielles. Les inondations dans la mégapole du Sud ne font que s'aggraver.
Afin de faire face aux inondations et vives-eaux, Hô Chi Minh-Ville a déployé quatre projets d'évacuation des eaux, pour un capital total de plus d'un milliard de dollars provenant de l'aide publique au développement (APD).
Sans compter des dizaines d'autres de petite envergure réalisés dans les districts suburbains. En outre, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a injecté 12 milliards de dôngs (environ 500.000 dollars) dans un projet de ce genre. Par ailleurs, le canal Nhiêu Lôc-Thi Nghè, vital pour l'évacuation rapide des eaux de la ville, est en cours de restauration, pour un budget de 300 millions de dollars.
Le Docteur Hô Long Phi, de l'École polytechnique de Hô Chi Minh-Ville, estime que ces projets pourraient être achevés dans cinq ans, ce qui réduirait de moitié le nombre de zones fréquemment inondées.
Des solutions proposées
Selon Lê Hoàng Quân, maire de Hô Chi Minh-Ville, il faut renforcer la gestion du parc foncier, faire en sorte qu'il y ait suffisamment de lacs-réservoirs et remettre en état le réseau de canaux pour faciliter l'évacuation des eaux pluviales. "La municipalité a interdit le remblai des lacs et canaux et procède à une étroite gestion des ouvrages flottants", explique-t-il.
Nguyên Dang Son, chef adjoint de l'Institut d'études urbaines et de développement des infrastructures de Hô Chi Minh-Ville, a soumis une idée originale : diviser la ville en trois zones pour contrôler les inondations. La zone 1 comprendrait alors la rive droite du fleuve Sai Gon-Nhà Bè ; la zone 2 correspondrait à la confluence des fleuves Sai Gon et Dông Nai ; et la dernière zone serait la rive gauche de la rivière Nhà Bè-Soài Rap.
Selon M. Son, pour maîtriser les vives-eaux de la zone 1 (ville intra-muros), "il faudrait alors construire un réseau d'égouts et de digues, accompagné d'ouvrages de communications surélevés". Il ajoute qu'afin d'évacuer rapidement les eaux de pluie, "il faut se concentrer en priorité sur le travail de planification de nouveaux lacs-réservoirs, mais aussi sur le curage des canaux pour que ces derniers aient des propriétés drainantes plus importantes".
En outre, Le Département général de l'hydraulique a lancé une initiative de construction d'une digue maritime Vung Tàu-Go Công. Cette digue permettra de faire face à la montée progressive, mais constante du niveau de la mer, et donc de lutter contre les vives-eaux et les inondations qu'elles provoquent jusqu'à Hô Chi Minh-Ville. C'est une initiative intéressante et audacieuse, mais qui a toutefois son lot de nuisances sur l'environnement, en particulier la mangrove de Cân Gio, qui est peut-être le meilleur rempartnaturel, contre la progression de la mer dans les terres. Actuellement, six thèses d'étude scientifique sur les influences socioéconomiques et environnementales de ce futur ouvrage sont en cours. Le département en question a invité des spécialistes des Pays-Bas à venir effectuer des travaux de prospection géologique.
Le Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville a récemment approuvé 59 ouvrages de prévention et de lutte contre le phénomène de vives-eaux en 2011. Les arrondissements et districts : 12, Binh Thanh, Binh Tân, Thu Duc, Go Vâp, Cu Chi, Cân Gio, Binh Chanh et Nhà Bè en sont les bénéficiaires directs.
Le Comité populaire municipal a également demandé à l'arrondissement de Thu Duc et au Service de l'agriculture et du développement rural d'accélérer la mise en oeuvre des projets de diguettes sur les berges du fleuve Sài Gon et d'installation de canalisations d'égouts permettant de contrôler les vives-eaux, ce afin de mettre un terme définitif aux inondations causées par les grandes marées dans les arrondissements 12 et Thu Duc, ainsi que dans le district de Hoc Môn.
Rappelons qu'en 2008 et 2009, près de 489 milliards de dôngs ont été investis dans 284 ouvrages. Ouvrages qui, une fois achevés, ont prouvé leur efficacité, permettant de sauver une bonne partie des récoltes agricoles et de prémunir les quartiers d'habitations des inondations récurrentes.
Hoàng Nam/CVN