Des patients spéciaux, qui nécessitent des soins attentifs, en vue d'un retour dans la nature le plus tôt possible.
Situé à proximité du centre des gardes-forestiers du parc, le centre des ours est entouré de nombreux arbres séculaires ; un havre de paix pour ces animaux traumatisés.
Le Vietnam abrite deux espèces d'ours : Ursus malayanus et Ursus thibetanus, tous deux classés dans le Livre rouge national. Elles figurent dans le groupe des espèces animales à protéger de toute urgence. Selon des statistiques, environ 3.000 de ces animaux seraient élevés pour leur bile, dans plus de 700 établissements.
D'après Dô Van Thao, un employé du centre des gardes-forestiers de Cat Tiên, beaucoup de personnes pensent que la bile d'ours peut lutter contre le cancer, désintoxiquer le corps... "Certains sont prêts à payer des dizaines de millions de dôngs pour manger une patte d'ours. Ce sont eux qui soutiennent indirectement la chasse à l'ours ainsi que l'exploitation de bile", dit-il.
Selon M. Thao, de nombreux ours du centre ont été recueillis après parfois une dizaine d'années de captivité pour leur extraire leur bile. "Mal traités, ces animaux arrivent au centre dans un piteux état", explique-t-il.
Depuis 1995, bon nombre de projet de protection des animaux sauvages ont fleuri à Cat Tiên. En 2003, le centre de sauvetage des animaux sauvages du parc a vu le jour, sur décision gouvernementale.
Duong Duy Cuong, un docteur employé au centre des ours, explique que la plupart des patients sont des ours. "Ces bêtes proviennent de fermes d'élevage de Dông Nai, Binh Duong (Sud) et de certaines provinces du Tây Nguyên. Avant leur arrivée au centre, leur santé est très mauvaise. Nous accueillons aussi des panthères, des primates, des chat sauvages...". M. Cuong fait savoir qu'après avoir été soignés, ils sont pour la plupart relâchés en forêt.
Selon un employé du centre, "lorsqu'ils sont enfermés pendant très longtemps, certains animaux ont perdu leurs instincts. Il faut donc les réhabituer à chercher leur nourriture, par exemple, pour les ours, en cachant du miel dans des trous d'arbres". De plus, le Parc national de Cat Tiên a créé un centre de sauvetage des primates. À ce jour, 38 individus y ont été soignés.
Selon le directeur du Parc national de Cat Tiên, Trân Van Thành, ces deux centres ont vu le jour grâce aux assistances de l'ONG Wildlife At Risk (WAR), d'organisations mondiales de sauvetage d'animaux sauvages comme Monkey World (Grande-Bretagne), Pingtung (Taïwan, Chine) et Free The Bear (relevant de WAR). Depuis 1990, le Parc national de Cat Tiên a recueilli beaucoup d'animaux sauvages, dont un certain nombre ont pu être relâchés en forêt.
Seize experts et employés, dont deux vétérinaires, travaillent dans ces deux établissements. M. Thành considère que le sauvetage n'est pas la solution ; le plus important selon lui c'est d'agir en amont, c'est-à-dire de sensibiliser les gens à la nécessité de protéger les animaux sauvages, de ne pas acheter de bile ni de consommer de viande dite “de gibier”.
Le Parc national de Cat Tiên est situé à cheval sur trois provinces : Dông Nai, Binh Phuoc (Sud) et Lâm Dông (hauts plateaux du Centre).
D'une superficie de 71.920 ha, il abrite de nombreuses espèces d'oiseaux et de mammifères dont des primates. Parmi eux, l'endémique gibbon à joue jaune, l'éléphant d'Asie, le gaur ainsi que le tigre. C'est aussi un paradis ornithologique qui attire des birdwatcheurs du monde entier.
Dans ce parc ont été répertoriées 105 espèces de mammifères, plus de 360 oiseaux, 120 de reptiles et d'amphibiens et 130 de poissons d'eau douce.
Autrefois, ce parc était morcelé en trois parties séparées. En 1978, le Nam Cat Tiên et le Tây Cat Tiên ont obtenu le statut de réserve. En 1992, après la découverte d'une population de rhinocéros de Java, Cat Lôc, au Nord de Cat Tiên, a été classé réserve de rhinocéros. Les trois zones ont fusionné pour former un seul parc en 1998.
(Source : www.manimalworld.net).
Hoàng phuong/CVN