Affiche du film Mùa hè chiêu thang dung (À la verticale de l’été). |
Certains réalisateurs Viêt kiêu comme Hô Quang Minh, Luu Huynh, Trân Anh Hùng, Tony Bùi, Nguyên Vo Nghiêm Minh ont choisi comme contexte de leur film le Vietnam d’autrefois ; d’autres, plus jeunes, le Vietnam contemporain.
Nguyên Vo Nghiêm Minh, un Vietnamien des États-Unis, s’est fait connaître avec Mùa len trâu (Le gardien de buffles), un film sur la culture du Nam Bô ; Hô Quang Minh (Viêt kiêu de Suisse) avec Thoi xa vang (Le temps révolu) sur l’intégration culturelle. Tony Bùi (Viêt kiêu des États-Unis) a choisi la vie à Saigon comme décor de son film Ba mùa (Trois saisons).
Un certain nombre de réalisateurs Viêt kiêu ont obtenu des succès lors des festivals nationaux et internationaux. On peut citer Mùi du du xanh (L’odeur de la papaye verte) de Trân Anh Hùng (Viêt kiêu de France), Caméra d’Or à Cannes en 1993 et César de la Meilleur Première Œuvre en 1993 ; Mùa hè chiêu thang dung (À la verticale de l’été) du même cinéaste avec une nomination à Cannes en 2000 ; Ba mùa (Trois saisons) de Tony Bùi avec le Grand Prix du Festival du film Sundance en 1998; Áo lua Hà Dông (La robe en soie de Hà Dông) de Luu Huynh (Viêt kiêu des États-Unis) avec le prix du «Film sélectionné par les spectateurs» du Festival du film de Pusan en 2006...
Le film Dê mai tinh (Demain, on va voir) de Charlie Nguyên a été pendant huit semaines en tête d’affiche. Fort de ce premier succès, ce Vietnamien des États-Unis est en train de préparer une suite.
Un air frais souffle sur le cinéma national
Ces dernières années, le public vietnamien s’est intéressé de près aux films nationaux, notamment ceux de réalisateurs Viêt kiêu, jugés plus profonds, moins frivoles, plus aboutis et plus artistiques que ceux des réalisateurs vietnamiens non Viêt kiêu. Ces derniers ont comme points forts d’avoir été formés à l’étranger, de maîtriser les nouvelles technologies et d’être de fins connaisseurs du goût des spectateurs, étrangers notamment. Leurs films peuvent sortir de leur contexte vietnamo-vietnamien pour conquérir un public plus large, cosmopolite.
Nul doute que le succès de ces cinéastes de la diaspora a apporté une saine émulation parmi les professionnels du 7e art vietnamien. Ils ont montré ce qu’un cinéma vietnamien à vocation internationale peut être, si l’on s’en donne les moyens.
Hà Minh/CVN