Des membres de la troupe junior de joueurs de gongs du village de Zuôih. |
Cette troupe a été fondée il y a quelques mois par Zorâm Mou, un cadre du village travaillant dans le secteur de la culture et de l’information, en vue de participer au 2e Festival des gongs. Cet homme de 20 ans, diplômé de l’École supérieure de la culture de Hô Chi Minh-Ville, est retourné dans sa province natale avec le souhait d’encourager les jeunes à préserver leur culture.
«Dans la période actuelle, des pans entiers de la culture des ethnies minoritaires sont menacés. Celle de notre ethnie Co Tu a de nombreuses particularités, surtout les fêtes avec les gongs. J’ai fondé cette troupe pour inciter les enfants à les protéger», confie Zorâm Mou.
«Avec elle, nous n’avons plus d’inquiétude à nous faire, la relève est assurée», se réjouit-il.
La troupe comprend 16 enfants dont le plus jeune a sept ans. Pour aller d’un village à l’autre, il faut au moins trois heures de marche. Les familles sont pauvres, aussi les enfants doivent-ils travailler dans les champs pour aider leurs parents. Dans ce contexte, réunir tout le monde pour les répétitions est une gageure.
«Quand nous avons proposé de fonder la troupe, toutes les familles étaient d’accord. Nos jeunes artistes sont sérieux et enthousiastes. Ils arrivent souvent avant l’heure», se félicite Zorâm Mou.
Les débuts ont été difficiles, car ils ont dû s’exercer pendant des heures, notamment pour la danse «Tung tung-da da». «J’ai eu mal aux pieds et aux bras, mais maintenant j’ai l’habitude», informe Aviêt Thi Hat, la plus jeune recrue.
Le compositeur Briu Huy Hoàng, qui collecte des chansons folkloriques de l’ethnie Co Tu, se félicite de la fondation de cette troupe de gongs et de danse traditionnelle. Selon lui, «les gongs et la danse Tung tung-da sont un des éléments de l’identité Co Tu. Les perdre, les ignorer, c’est comme renier ses racines».
Hà Minh/CVN