Quand les crèches privées causent du souci aux parents

Face au manque de professionnalisme de nombreuses crèches privées, le ministère de l’Éducation et de la Formation compte durcir le ton, afin d'assurer plus de sécurité et un meilleur environnement pour les enfants.

La plupart des écoles maternelles publiques sont surchargées
Photo : Minh Quyêt/VNA/CVN


Suite à la construction de nouveaux quartiers dans l’arrondissement de Câu Giây (Hanoi), les crèches privées ont poussé comme des champignons. Parmi les 40 écoles maternelles et crèches que compte cet arrondissement, l’on recense 26 établissements privés (65%), et près d’une centaine de garderies à taille humaine (familles prenant en charge les enfants). Alors que le nombre d’écoles maternelles publiques est limité et qu’elles sont souvent surchargées, l’apparition de ces établissements privés répond à la demande pressante des parents, surtout des jeunes couples qui ne peuvent recevoir l’aide de leurs parents ou grands-parents.
Dans la plupart des crèches privées, les cours de récréation, la cuisine ou même les salles de classe ne remplissent pas les critères d'hygiène ou de sécurité minimums… La garderie privée Thuy Trang (rue Vu Pham Hàm, quartier de Trung Kinh, arrondissement de Câu Giây) est située dans un immeuble de quatre étages, d’une superficie de 70 m² chacun. Comme la garderie n’a pas de cours de recréation, le premier étage a été transformé en espace de jeu et on y a installé la réception. Le deuxième étage est réservé aux enfants de moins de trois ans, tandis que le troisième accueille les enfants de plus de trois ans. Les activités extrascolaires organisées par cette garderie se déroulent parfois sur le trottoir, devant le bâtiment. Une maîtresse explique que la garderie Thuy Trang reçoit des enfants à partir de dix mois. Les frais d'accueil s'élèvent à environ un million de dôngs, les frais liés à la nourriture, à près de 25.000- 30.000 dôngs/jour. Un tarif raisonnable. Pour toutes ces raisons, la garderie Thuy Trang reçoit beaucoup d’enfants du quartier. «La crèche accepte de garder les enfants hors des heures de bureau pour un tarif de 10.000 dôngs/heure. Ce qui est très bien pour nous les parents qui rentrons tard, explique une mère de famille. Toutefois, comme c’est une garderie privée, il n’y a pas beaucoup d’investissements dans les infrastructures et l’établissement n’est pas doté d’une vraie cour de recréation. C’est dommage», ajoute-t-elle.
La qualité des soins mise en cause

Cet état des lieux est plutôt positif, mais il s'agit d'un cas relativement rare. La majorité des garderies se trouvent dans des maisons peu éclairées, avec des escaliers raides, des toilettes insalubres, sans cours de récréation... «C'est dangereux pour les enfants», déclare Nguyên Thuy Thuân, directrice de l’école maternelle Trung Hoà (quartier de Trung Hoà, arrondissement de Câu Giây). Cette école maternelle gère 13 petites garderies privées sur les 27 basées dans le quartier de Trung Hoà (à noter que selon le règlement du Service de l’éducation et de la formation de Hanoi, les garderies privées sont placés sous la tutelle de l’établissement public principal du quartier qui doit vérifier si les normes en termes d’éducation et d’infrastructures sont respectées).
En plus des soucis relatifs aux conditions matérielles dans ces établissements privés, les gestionnaires dans le secteur éducatif s’inquiètent également de la compétence globale des gérant(e)s de ces crèches et de celle des maîtresses. Selon la directrice de l’école maternelle Trung Hoà, Nguyên Thuy Thuân, lors des cours de formation de recyclage réservés aux maîtresses des établissements privés, le nombre de participantes fluctue. Explication : les maîtresses ne travaillent pas longtemps dans les mêmes crèches privées, elles changent de lieu de travail souvent. «La plupart des maîtresses ne sont pas originaires de Hanoi. Elles viennent de terminer leurs études dans des écoles du second degré et n’ont pas d’expérience, explique Nguyên Thuy Thuân. Et comme ces maîtresses ne travaillent pas longtemps pour ces crèches, la formation continue réservée à ce groupe d’enseignantes s’avère inefficace», ajoute-t-elle.

De nombreuses crèches privées se trouvent dans des maisons mal éclairées.
Photo : VNA/CVN


Face à cette situation alarmante concernant les crèches privées, le Service de l’éducation et de la formation de Hanoi révisera l’octroi des licences autorisant l'ouverture des garderies et de ces établissements. En particulier, il est nécessaire d’intensifier le contrôle des garderies après l’octroi de la licence.

Renforcer la gestion des crèches privées
«D’autres solutions seront mises en place, afin de renforcer les contrôles liés à la gestion des établissements privés, récapitule Hoàng Thanh Huong, chef du Bureau de l’éducation maternelle du Service de l’éducation et de la formation de Hanoi. Il faut ouvrir des formations de recyclage à l’intention des directeurs/directrices de ces établissements».
Selon Nguyên Minh Xuyên, chef adjoint du Bureau d’éducation et de formation de l’arrondissement de Câu Giây, il faut renforcer les activités de sensibilisation et organiser des colloques sur les méthodes pédagogiques pour les très jeunes enfants. Cela permettra aux gérants des crèches et aux maîtresses d'élargir leur socle de compétences. D’autre part, le secteur éducatif doit coopérer avec la police, les services de l'hygiène et les autorités locales dans les travaux de contrôle afin d'améliorer la sécurité alimentaire, la salubrité des crèches. Il faut sanctionner sévèrement les actes erronés et fermer sans préavis les crèches qui ne respectent pas les normes de sécurité alimentaire et de salubrité. Le résultat des contrôles devra être rendu public pour encourager les établissements privés à se montrer plus rigoureux dans la tâche qui leur a été confiée.

Lê Vân/CVN


 

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