Quand des crayons deviennent "pieuvre" en apesanteur

Attachés par une cordelette, huit crayons de couleur dansent comme une "pieuvre" dans la cabine de l’Airbus A310 Zéro-G lors du premier vol en apesanteur de l’artiste française Elise Parré. Flottant tête en bas pendant 22 secondes, elle observe, émerveillée, “le mouvement très beau et inattendu” de ces objets familiers transformés par la gravité zéro.

>> Des scientifiques en apesanteur, pour quelques secondes d'expériences sans gravité

L'Airbus A-310 Zero-G le 5 mai 2015 à Bordeaux-Mérignac. 
Photo : AFP/VNA/CVN

L'expérience, organisée par Novespace, filiale du Cnes, reproduit les conditions vécues par les astronautes grâce à des vols paraboliques à 10.000 mètres d’altitude. L’avion incline sa trajectoire à 45°, coupe ses moteurs au sommet, puis redescend, créant des séquences de microgravité répétées une trentaine de fois.

Dans la cabine tapissée de sangles et filets, l’artiste installe une caméra et un fond noir pour filmer. Son projet s’inspire d’un bricolage imaginé en 1965 par le cosmonaute Alexeï Léonov, premier à dessiner dans l’espace. “Je l’ai reconstitué à ma manière pour lui donner une vie autonome”, explique-t-elle.

Pour elle, faire voler ces crayons relève “de l’imaginaire devenu réel”, mêlant absurdité et poésie enfantine. Elle prévoit de créer une œuvre à partir de cette matrice flottante. En attendant, vêtue de sa combinaison bleu et blanche, elle esquisse au sol une figure humaine couronnée.

Un champ d’expérimentation artistique unique

L'Airbus A-310 Zero-G, le 5 mai 2015, à l'aéroport de Bordeaux. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Depuis 2014, l’Observatoire de l’Espace, laboratoire culturel du Cnes, ouvre ces vols à des artistes. “Ils offrent un champ d’expérimentation et de pensée unique à ceux qui s’arrachent à la Terre”, souligne son directeur Gérard Azoulay.

Avant son vol, Elise Parré avait déjà travaillé sur l’aventure spatiale française à Hammaguir (Sahara algérien), à partir d’archives du Cnes. D’autres artistes ont exploré la microgravité en créant des céramiques, des sculptures 3D ou des gravures inspirées de formes dessinées en vol.

Certaines œuvres ont été exposées au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris. À partir du 18 octobre, seize artistes seront réunis à la Friche Belle de Mai à Marseille, dont l’Américano-Brésilien Eduardo Kac, auteur de la sculpture “Télescope intérieur”, réalisée dans l’ISS par Thomas Pesquet en 2017.

Autre projet étonnant : “Oscar”, une machine qui écrit une partition à partir des données spatiales, installée sur l’ISS en février. Elle reviendra sur Terre en 2026 avec près d’un an de musique à imprimer.

AFP/VNA/CVN

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