* Docteur Vu Dinh Anh, directeur adjoint de l'Institut d'études sur le marché et les prix (ministère des Finances)
Le taux d'inflation dépend plus de la manière de régulariser les politiques que des influences extérieures. Cette année, le pays a comme objectif de baisser l'importation excédentaire, ce qui permettrait de limiter l'influence des fluctuations des prix mondiaux sur le marché national. Néanmoins, le souci le plus grand est la croissance des crédits car le volume d'argent en circulation ne cesse d'augmenter. Fin 2009, la Banque d'État a décidé de resserrer les politiques monétaires et d'augmenter le taux d'intérêt de base en dông en vue de retirer un certain volume excédentaire.
À mon avis, 2 scénarios sont à envisager pour cette année. Le premier, c'est que l'indice des prix à la consommation oscille entre 7% et 10%. Cela est possible à condition que les politiques macroéconomiques et de gestion des prix à la consommation soient efficaces, que le pays réagisse bien aux fluctuations de l'économie mondiale et qu'il y ait un équilibre entre stabilité et croissance. Compte tenu de la situation nationale et internationale actuelle, je tablerais pour ma part sur ce scénario. Le second, par contre, prévoit une hausse de l'indice des prix à la consommation de 12-15% si l'une de ces conditions n'était pas satisfaite.
* Nguyên Tiên Thoa, directeur du Département de gestion des prix (ministère des Finances)
Le pays peut maîtriser ses importations en révisant la liste des produits importés en vue de limiter ceux de luxe comme certaines catégories de voitures, de motos, d'alcools, de produits de beauté, etc. Une autre mesure, qui n'est pas nouvelle mais qui doit être mise en oeuvre de manière énergique en vue de protéger les marques vietnamiennes et de gagner la confiance des partenaires commerciaux, c'est de relever la qualité des produits nationaux. En outre, pour encourager le Vietnamien à consommer vietnamien, l'important est de renforcer la production au service de la consommation domestique, notamment de denrées alimentaires, de boissons, de textile-habillement, de médicaments aux normes inter- nationales... À mon avis, ces solutions ne prendraient pas effet sur le court terme mais elles auraient des répercussions positives sur le marché des prix.
Pour limiter à une hausse de 7% de l'indice des prix à la consommation cette année, comme l'a fixé l'Assemblée nationale, les politiques liées aux prix devraient être bien régularisées, accompagnées de flexibilité et de prudence dans les rajustements des politiques monétaires et financières. La croissance des crédits devrait obligatoirement être contrôlée pour être maintenue en dessous de 25%.
Je veux insister également sur la nécessité de la mise en oeuvre rapide et efficace de mesures permettant de faciliter l'accès des entreprises, notamment des PME, aux prêts bancaires. Sans oublier de garantir la sécurité du système bancaire.
* Nguyên Duc Thang, directeur adjoint du Département du commerce et des prix (Département général des statistiques)
Plusieurs facteurs auront tendance à pousser cette année les prix vers le haut. À savoir, la tendance à la hausse des prix dans le monde, la traditionnelle valse des étiquettes pendant la période du Têt (Nouvel An traditionnel), la prochaine majoration des salaires de base... Cette année, les prix continuent à augmenter mais, je pense, dans une limite raisonnable.
Linh Thao/CVN