Douch, de son vrai nom Kaing Guek Eav, à l'encontre duquel 40 ans de prison avaient été requis, a été reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
"Le rôle de l'accusé en tant que chef incontesté de (la prison) S-21 a été reconnu par ce dernier, avéré par les témoignages de témoins et des parties civiles", a déclaré le juge Nil Nonn, lors de sa lecture du verdict.
Âgé de 67 ans, Douch avait la haute main sur la prison de Tuol Sleng, aussi appelée S-21, un ancien collège transformé en centre névralgique des purges sanglantes menées par les Khmers rouges. Les 15.000 personnes y ont été torturées avant d'être mises à mort entre 1975 et 1979, selon les estimations.
Douch a "travaillé sans relâche pour s'assurer que S-21 fonctionnait de façon aussi efficace que possible", a souligné le tribunal.
Le tribunal a également réduit sa peine à 30 ans, contre 35 initialement, en raison d'une période de détention jugée illégale car établie avant la formation de la juridiction internationale.
Vêtu d'une chemise bleue, l'accusé a suivi d'un un air pensif la lecture du verdict, retransmise en direct par la télévision et les radios.
Le jugement est l'aboutissement de la première procédure du tribunal parrainé par l'ONU, créé en 2003 après d'interminables tractations entre le Cambodge et la communauté internationale et qui n'a commencé ses activités que 3 ans plus tard.
Quatre autres ex-dirigeants Khmers rouges attendent d'être jugés, dont le "frère numéro deux" Nuon Chea, en principe en 2011.
AFP/VNA/CVN