Mort de l'otage français au Sahel : le président Nicolas Sarkozy promet des représailles

Le président Nicolas Sarkozy a confirmé le 26 juillet "l'assassinat" de l'otage français Michel Germaneau au Sahel, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), promettant que cet "acte barbare" ne resterait pas impuni.

"Ils ont assassiné de sang froid une personne de 78 ans, malade, à qui ils ont refusé de faire parvenir les médicaments dont elle avait besoin", a-t-il déclaré dans une intervention télévisée. "Je condamne cet acte barbare, cet acte odieux qui a fait une victime innocente qui consacrait son temps à aider les populations locales", a-t-il ajouté à l'issue d'une réunion d'un conseil de sécurité et de défense réunissant des responsables ministériels et du renseignement.

L'Élysée n'a pas donné de détail sur ce qui permettait au président d'affirmer que l'otage était mort, mais selon une source au ministère de la Défense, la France a authentifié la revendication par le chef d'Aqmi, ce qui a contribué à établir sa mort. Le chef d'Aqmi, Abou Moussab Abdel Wadoud, avait annoncé dimanche soir que le groupe avait "exécuté" la veille Michel Germaneau, enlevé au Niger en avril, "pour venger (...) 6 frères tués dans la lâche opération de la France", aux côtés des forces mauritaniennes contre une unité de l'organisation djihadiste au Mali.

La France avait participé jeudi au raid de l'armée mauritanienne qui, selon les autorités mauritaniennes, aurait fait 7 morts parmi les membres d'Aqmi, d'autres parvenant à s'enfuir. "Le camp (...) détruit était susceptible d'être le lieu de détention" de l'otage, a justifié Nicolas Sarkozy. La France avait "le devoir" de tenter de sauver Michel Germaneau, a-t-il dit, alors que certains estiment que l'opération avait mis sa vie en danger.

Enlevé le 19 avril dans le Nord du Niger, tombé 3 jours plus tard entre les mains d'Aqmi, Michel Germaneau était détenu au Mali par une cellule dirigée par l'Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, décrit comme "violent et brutal", qui avait déjà exécuté, il y a 13 mois, un otage britannique, Edwin Dyer, enlevé 6 mois auparavant.

"Chers compatriotes, ce crime commis contre Michel Germaneau ne restera pas impuni", a promis le chef de l'État français, qui a demandé à son ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner de se rendre dès le 26 juillet au Mali, au Niger et en Mauritanie, "afin d'examiner avec les autorités locales et nos ambassadeurs les mesures de sécurité à prendre pour nos ressortissants".

La mort de Michel Germaneau "illustre que nous avons affaire à des gens qui n'ont aucun respect de la vie humaine", a souligné M. Sarkozy, rappelant que la victime, au service d'une petite association humanitaire, souffrait de problèmes cardiaques.

Le chef de l'État a "demandé instamment" aux Français de "renoncer à voyager" au Sahel, zone désertique aux confins du Niger, du Mali, de la Mauritanie et de l'Algérie, compte-tenu des risques encourus.

AFP/VNA/CVN

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