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L'ancien Premier ministre français Bernard Cazeneuve à Créteil, le 10 juin. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Si votre question est : est-ce que vous prendrez vos responsabilités si les conditions sont réunies pour que ce mouvement puisse, avec d'autres forces de gauche, créer les conditions d'une espérance ? La réponse est oui, je l'ai dit très nettement", a insisté sur France Inter l'ancien ministre de l'Intérieur de François Hollande, Bernard Cazeneuve, qui était présent samedi 10 juin au meeting de lancement.
"Si les conditions avaient été réunies et si j'avais senti la possibilité d'un soutien du parti (socialiste), j'aurais pris mes responsabilités" dès l'élection présidentielle de 2022, a-t-il aussi assuré.
M. Cazeneuve a quitté le PS l'an dernier après l'accord instituant la Nupes.
Faure dans le viseur
M. Cazeneuve a accusé Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, réélu avec de la "fraude à chaque coin de rue", d'avoir "créé les conditions de la fracturation de son parti en mille morceaux" et lui a reproché de l'avoir "traité avec tous les noms d'oiseaux".
Selon l'ancien chef du gouvernement, "il faut créer les conditions : 1) de la crédibilité, 2) de l'unité du pays".
"Il n'y aura pas d'unité de la gauche dans la division du pays. Et si chaque thème que la Nupes convoque, est un thème qui fracture le pays, il n'y aura ni unité de la gauche, ni unité du pays. Et la seule unité qu'on parviendra à atteindre, c'est celle de la droite extrême et de l'extrême droite, pour le plus grand malheur de notre nation", a-t-il mis en garde.
L'ancien maire de Cherbourg s'est également redit opposé à la réforme des retraites d’Emmanuel Macron qu'il a jugé "injuste". Il a critiqué la "techno-verticalité" de la gouvernance du chef de l'État, "qui abaisse tout", avec un "Parlement qui n'est plus qu'un théâtre d'ombres" et un "gouvernement qui n'est plus qu'un groupe de collaborateurs serviles".
Le socialiste français Pierre Jouvet au siège du parti à Ivry-sur-Seine, au sud de Paris, le 5 mai 2022. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pierre Jouvet, secrétaire général du PS et proche d'Olivier Faure, a déploré sur Twitter que le seul moment où Bernard Cazeneuve "retrouve un peu de voix, c'est pour vomir son mépris et son aigreur sur le parti socialiste et le reste de la gauche", a-t-il ajouté.
"Cogner sans cesse sur son propre camp ne fait pas un programme", a aussi répondu un autre proche d'Olivier Faure, le président du Conseil départemental de la Haute-Garonne Sébastien Vincini, soulignant qu'en 2017 quand le PS s'est effondré, "seule la génération +Olivier Faure+ a eu le courage d’assumer le droit d’inventaire et de retrouver le chemin de l’unité de la gauche".
Dans un autre tweet, Jean-Luc Mélenchon, le leader des Insoumis a rappelé qu'il y a un an, "la Nupes gagnait le premier tour de l'élection législative". "À l'heure où la Hollandie est de retour pour nous diviser, soyons unis", a-t-il plaidé.
AFP/VNA/CVN