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Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre des Pays-Bas à la suite d'une réunion à Amsterdam, le 12 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le pays doit continuer d'avancer", a affirmé le chef de l'État lors d'une conférence de presse à Amsterdam (Pays-Bas).
"J'engagerai, pour tout ce qui les concerne, les partenaires sociaux à pouvoir revenir - je sais que la période gardera encore les traces des désaccords du moment - mais je le ferai avec l'esprit de concorde et la volonté d'engager la suite, quelle que soit la décision" des Sages, a-t-il poursuivi.
Pour l'heure, tous les projecteurs demeurent braqués sur la discrète institution de la rue de Montpensier à Paris, qui doit mettre fin au suspense vendredi 14 avril "en fin de journée", au lendemain d'une douzième journée de mobilisation. Au même moment, Macron tiendra à l’Élysée une "réunion de coordination" avec les chefs de la majorité et les principaux ministres.
Les Sages vont-ils censurer la réforme ? Seulement une partie ? Et donnera-t-elle son feu vert à la procédure d'un référendum d'initiative partagée (RIP), chère à la gauche?
Mercredi 12 avril, au deuxième jour de sa visite d'État aux Pays-Bas, Emmanuel Macron a de nouveau été la cible d'opposants à la réforme, alors que deux manifestants ont été interpellés à son arrivée à l'université d'Amsterdam.
Partisans comme opposants au texte s'attendent pour la plupart à ce qu'au moins quelques mesures soient censurées par le Conseil constitutionnel, notamment "l'index seniors", un nouvel indicateur obligatoire devant mettre au jour les pratiques des grandes entreprises en matière d'emploi des salariés de plus de 55 ans.
Il pourrait être qualifié selon de nombreux observateurs de "cavalier" législatif, c'est-à-dire une mesure n'ayant rien à faire dans un texte budgétaire.
Emmanuel Macron et sa femme à Amsterdam, le 12 avril. |
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Le rejet de mesures de ce type serait un moindre mal pour l'exécutif, pour qui l'essentiel est que soit validé juridiquement le cœur du projet: le recul de l'âge légal de la retraite de 62 à 64 ans, qui cristallise et fédère la contestation.
"Se méfier" de Laurent Fabius
Les décisions du Conseil constitutionnel viennent "clore un chemin démocratique et constitutionnel", a relevé depuis Amsterdam Emmanuel Macron, alors que le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, s'était dit quelques heures plus tôt "confiant" dans la décision des Sages.
"J'ai un degré de confiance assez élevé sur le fait que la procédure toute entière ne sera pas annulée", avait confié mardi 11 avril un autre membre du gouvernement, en ligne avec un pronostic largement partagé au sein du camp présidentiel.
Mais "il faut quand même un peu se méfier de Laurent Fabius", l'ancien Premier ministre socialiste qui préside le Conseil constitutionnel, tempère un député Renaissance.
Laurent Fabius à sa sortie de l'Élysée, le 8 mars. |
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D'autres relèvent la présence parmi les Sages d'Alain Juppé, qui avait dû renoncer en 1995 à sa réforme des retraites au terme d'un grand conflit social, ou encore de l'ancienne ministre MoDem Jacqueline Gourault.
"Il faut réfléchir à ce que les membres du Conseil constitutionnel soient véritablement totalement détachés, totalement indépendants dans leur nomination", a commenté mercredi Marine Le Pen (RN).
Et, même si la réforme est validée, "ça n'enlève rien au rejet démocratique, au rejet politique, au rejet social", a prévenu Manon Aubry, eurodéputée LFI.
"Déclaration de guerre"
La gauche fonde également ses espoirs dans un possible feu vert à sa demande de RIP. Cette procédure pourrait ouvrir la voie à un référendum sur une proposition de loi visant à ce que l'âge de départ à la retraite ne puisse pas dépasser 62 ans. Si le gouvernement "passe en force et ne suspend pas la réforme pendant le temps du référendum, alors ce serait une déclaration de guerre pour plein de gens", a mis en garde la secrétaire nationale d'EELV, Marine Tondelier.
Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a par ailleurs suggéré qu'en cas de censure partielle du texte par les Sages, le président de la République se saisisse de l'Article 10 de la Constitution qui permettrait d'"aller vers une nouvelle lecture à l'Assemblée nationale" avant une promulgation.
Est-ce qu'une validation complète signerait au contraire la fin du mouvement de contestation ? "On le décidera ensemble", avec l'intersyndicale, "mais il est clair que la CFDT ne fera pas des manifestations pendant six mois", a répondu le secrétaire général.
AFP/VNA/CVN