Le taux de chômage des jeunes reste élevé et ne devrait pas redescendre avant 2016. Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon ce rapport, le taux de chômage des jeunes reste élevé et ne devrait pas redescendre avant 2016. De 12,6% en 2011, il devrait avoisiner les 12,7% en 2012. Près de 75 millions de jeunes sont aujourd'hui au chômage dans le monde. Les projections à moyen terme (2012-16) indiquent peu d'amélioration pour les jeunes sur les marchés du travail. D'ici à 2016, le taux de chômage des jeunes devrait toutefois demeurer à un niveau toujours aussi élevé.
Des augmentations importantes ont été observées, particulièrement dans les économies développées et l'Union européenne, en Europe centrale et du Sud-Est (hors UE), dans la Communauté des États indépendants (CEI), en Amérique latine et dans les Caraïbes (14,3%), et en Asie du Sud (13,5% en 2011).
Dans les économies développées et l'UE, ainsi qu'en Asie du Sud, peu de progrès ont été réalisés en vue d'atténuer l'impact de la crise économique mondiale. En Asie orientale, le taux de chômage des jeunes en 2011 était 2,8 fois plus élevé que celui des adultes. En Afrique du Nord, le taux de chômage des jeunes a fortement augmenté enregistrant une hausse de près de 5% entre 2010 et 2011. Ce taux était pourtant déjà très élevé dans cette région et au Moyen-Orient (26,5%).
Découragés par les taux de chômage, de nombreux jeunes ont abandonné leur recherche d'emploi ou ont décidé de la remettre à plus tard, en rallongeant la durée de leurs études. Cela concerne 6,4 millions de personnes vivants dans des économies développées et l'UE. Si l'on devait réajuster le taux de chômage en tenant compte de cette situation, le taux de chômage global des jeunes passerait de 12,6 à 13,6%.
En revanche, le taux d'activité des jeunes en Europe centrale et du Sud-Est (hors UE) et dans la CEI est plus élevé que ce qui était prévu au regard des tendances d'avant-crise. Ceci s'explique en partie par la pauvreté. Dans les économies en voie de développement, les jeunes font face à d'importantes barrières structurelles dans leur recherche d'un travail décent. Dans la plupart de ces pays, la part de l'emploi salarié dans l'emploi total est faible, et une forte proportion de jeunes tend à s'engager dans des activités informelles et non-rémunérées, notamment au service d'entreprises ou de fermes familiales.
La transition école-travail peut également être ponctuée par de périodes de chômage, d'emploi temporaire ou occasionnel. Or, les tendances démographiques sont telles que la main d'oeuvre jeune ne cesse de croître, précisément dans les régions où peu d'opportunités d'emplois rémunérés existent, et où la précarité au travail subsiste, en particulier en Afrique sub- saharienne et en Asie du Sud.
Les jeunes représentent 23,5% des travailleurs pauvres dans ces pays. Les jeunes qui n'ont ni travail ni formation sont devenus une préoccupation majeure pour les décideurs politiques, en particulier dans les économies développées. Ce groupe, appelé "NEET" (not in education, employment or training), constitue souvent au moins 10% de la population des jeunes, et comprend de façon disproportionnée les jeunes avec un faible niveau d'éducation dans les économies développées.
À titre d'exemple, en 2010, 15,6% des jeunes aux États-Unis n'étaient ni au travail, ni à l'école, ni en formation. De nombreux pays ont adopté des politiques pour lutter contre ce phénomène, en ciblant les sous-groupes spécifiques des "NEET", notamment ceux qui ont abandonné le système scolaire ou les jeunes chômeurs. Un forum mondial de l'OIT sur l'emploi des jeunes se tiendra à Genève du 23 au 25 mai.
XINHUA/VNA/CVN