Banque mondiale: deux candidats en lice après l'abandon du Colombien

Seuls deux candidats restaient en lice le 13 avril pour le poste de président de la Banque mondiale, l'Américain Jim Yong Kim et la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, après l'abandon du Colombien José Antonio Ocampo.

M. Ocampo a annoncé son retrait dans un communiqué transmis à la presse de son pays, se disant déçu du manque de soutien de son gouvernement. La nouvelle a été confirmée à l'AFP par l'administrateur brésilien représentant le Brésil, la Colombie et d'autres pays auprès de l'institution de Washington, Rogério Studart.

Le 12 avril, l'ancien ministre colombien avait fait une dernière tentative à Brasilia pour convaincre les Sud-Américains de se ranger derrière lui, infructueuse.

Selon M. Studart, le conseil d'administration, instance chargée de trancher entre les deux candidats, décidera lundi du nom du successeur de l'Américain Robert Zoellick, dont le mandat s'achève fin juin.

José Antonio Ocampo le 2 août 2001 à Santiago du Chili

Le conseil d'administration choisit par "consensus", en principe sans voter. L'abandon de M. Ocampo rebat les cartes, bénéficiant surtout à Mme Okonjo-Iweala. Celle-ci peut désormais se présenter comme la championne des pays émergents et en développement.

M. Kim restait cependant le grand favori. Ce médecin et anthropologue, né en Corée du Sud, est déjà assuré du soutien des deux administrateurs ayant le plus de voix au conseil d'administration de la Banque, représentant les États-Unis et le Japon, mais aussi de celui du Canada et du Mexique.

Selon une tradition bien établie, les Européens se rangent systématiquement derrière le candidat américain afin d'obtenir le soutien réciproque des États-Unis pour obtenir la direction générale de l'institution-soeur, le Fonds monétaire international.

Le bloc ainsi formé dépasse 60% des voix, ne laissant guère d'autre choix aux administrateurs restants que de se plier à ce "consensus", ou de réclamer un vote qu'ils sont voués à perdre.

"La seule façon de contourner cela est la possibilité que des pays européens refusent de se ranger derrière le candidat des États-Unis. Dans le contexte actuel, cela ne semble pas probable", explique à l'AFP le Sud-Africain Daniel Bradlow, professeur de droit à Washington et spécialiste des institutions internationales.

Restait à savoir quelle attitude allaient adopter les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), critiques de la tradition du partage des postes entre Occidentaux.

Le 13 avril, le ministre brésilien des Finances Guido Mantega a indiqué que ce groupe soutiendrait un seul et même candidat: "Nous adopterons une position commune des Brics, en faisant un choix commun". Il n'a précisé ni quand ni comment cette position commune serait arrêtée, ni à quel candidat elle bénéficierait.

Peu après, la Russie annonçait par la voix de son ministre des Finances Anton Silouanov que "compte tenu des qualités professionnelles, l'expérience et les connaissances de M. Kim", elle soutenait le candidat américain. Les deux hommes venaient de se rencontrer à Moscou, et M. Kim ne s'est pas exprimé devant la presse.

"Ce qu'a dit M. Mantega, c'est que le Brésil essaie d'avoir un candidat commun pour les Brics. Donc un pays essaie d'obtenir cette position commune, et un autre donne sa propre position", a expliqué à l'AFP M. Studart. Il s'est refusé à dire quel candidat le Brésil préférait.

Jim Yong Kim ne devrait pas assister à son propre couronnement le 9 avril. Il est attendu à Lima, ville où il a passé une partie de sa carrière dans les années 1990 à lutter contre la tuberculose.

Mme Okonjo-Iweala ne s'est pas exprimée non plus. Son ancien rival M. Ocampo la soutient et lui a souhaité "bonne chance".

AFP/VNA/CVN

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