Marché pétrolier : les grands pays consommateurs sont prêts à intervenir

Les grands pays consommateurs de pétrole sont prêts à agir "si nécessaire" pour apaiser les tensions sur le marché pétrolier en libérant une partie de leurs réserves stratégiques d'hydrocarbures, a déclaré le 3 mai le ministre français de l'Énergie, Eric Besson.

Le ministre français de l'Énergie, Eric Besson, prend la parole le 3 mai lors du 13e Sommet international du pétrole à Paris. Photo : AFP/VNA/CVN

Les pays membres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) avaient remis l'an dernier sur le marché une partie de leurs stocks stratégiques pendant la crise en Libye, pour éviter toute pénurie de pétrole brut.

"Nous sommes prêts à intervenir à nouveau si cela s'avère nécessaire", a dit M. Besson, qui s'exprimait lors du 13e Sommet international du pétrole à Paris. "L'approvisionnement des marchés (pétroliers) reste tendu et le niveau des cours soutenu", a-t-il relevé, soulignant l'impact sur la demande "du dynamisme des pays à forte croissance", à commencer par la Chine, et celui "des crises géopolitiques qui se succèdent".

"Les prix (du pétrole brut, ndlr) après s'être stabilisés au second semestre 2011, se sont élevés depuis la fin 2011. Ces niveaux durablement élevés des cours pèsent lourdement sur le pouvoir d'achat des ménages et la compétitivité des entreprises", a affirmé encore M. Besson.

La directrice exécutive de l'AIE, Maria Van Der Hoeven, a confirmé à la même tribune que les membres de l'organisation, qui regroupe les pays industrialisés, se tenaient prêts à intervenir, mais a prévenu qu'une telle mesure était à manipuler avec précaution. "L'AIE se tient prête à agir" en cas d'interruption de l'offre pétrolière, a-t-elle dit, mais "c'est un fusil à un seul coup", a-t-elle souligné.

Interrogée un peu plus tard à ce sujet, la patronne de l'AIE a précisé que pour l'instant, les conditions n'étaient pas réunies pour une telle intervention. "Pour le moment, le marché est bien approvisionné, et il est important de rappeler qu'il y a toujours des capacités de production disponibles" dans les pays pétroliers, a-t-elle dit, avant d'ajouter : "nous sommes prêts à agir si la situation nécessite que l'on refasse ce que l'on a fait l'an dernier", mais "ce n'est pas le cas pour le moment, et comme je l'ai dit, on ne pourra s'en servir qu'une seule fois".

De son côté, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Abdallah El Badri, a indiqué que les pays pétroliers souhaitaient eux-mêmes que les prix reviennent à des niveaux soutenables pour les pays consommateurs, mais a mis les cours élevés du brut sur le compte d'une "spéculation excessive" attisée par les incertitudes géopolitiques, et non d'une production insuffisante.

"Nous ne sommes pas satisfaits des prix actuels. Nous devons ramener les prix à un niveau qui convienne à la fois aux consommateurs et aux producteurs", a-t-il dit, ajoutant qu'"il y a énormément de pétrole sur le marché, et nous nous efforçons de faire baisser les prix".

AFP/VNA/CVN

 

 

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