La principale différence entre les Blancs et les personnes originaires d'Asie du Sud-Est a trait à la quantité d'espace dont le corps dispose pour stocker les graisses, et aux endroits où ces graisses s'emmagasinent, explique Sonia Anand, principal auteur de cette étude publiée dans la version en ligne du journal PLoS One. "Les Asiatiques du Sud ont moins d'espace pour stocker la graisse sous la peau que les Blancs", explique cette professeur de médecine et épidémiologiste à l'Université McMaster. "Leur excès de graisse se retrouve en conséquence dans des réceptacles non prévus à cet effet dans l'abdomen et dans le foie, dont le fonctionnement risque d'en être affecté", explique-t-elle.
Si la graisse excédentaire se fixe dans ces organes, elle peut provoquer de hauts niveaux de glucose et de lipides, facteurs de risque de maladies cardiovasculaires.
Cela signifie que certains Asiatiques du Sud dont le rapport poids/taille -ou indice de masse corporelle (IMC)- serait considéré comme normal pour des Blancs nécessitent une surveillance accrue des risques de diabète ou de maladies cardiovasculaires, par exemple.
Cette étude a été menée au Canada auprès de 108 personnes au total, pour partie des immigrés de la première ou de la deuxième génération originaires d'Inde, du Pakistan, du Sri Lanka et du Bangladesh. Le reste de l'échantillon était constitué de Blancs dont les ancêtres étaient originaires d'Europe. "Des personnes originaires d'Asie du Sud-Est qui sont jeunes et apparemment en bonne santé présentent plus de troubles métaboliques que les Blancs, dont le métabolisme a tendance à changer lorsqu'ils atteignent un certain niveau d'obésité ou un certain âge", explique l'étude.
AFP/VNA/CVN