Le commandant la force de l'Otan en Afghanistan (Isaf), John Allen. |
Les généraux américains James Mattis, chef du commandement central de l'armée américaine, et John Allen, commandant la force de l'Otan en Afghanistan (Isaf), ont évoqué avec le numéro un de l'armée pakistanaise, le général Ashfaq Kayani, ce bombardement qui avait déclenché une nouvelle crise entre Washington et son allié pakistanais. "Ils ont parlé en détail de leurs positions respectives sur les frappes aériennes de novembre dernier et de leurs conséquences et ont discuté des moyens d'améliorer les procédures de coordination à la frontière" pakistanaise avec l'Afghanistan, a indiqué un haut responsable des services de sécurité pakistanais. L'enquête sur le bombardement meurtrier de l'Otan a également été évoquée, a-t-il ajouté sans donner de détails sur ce point.
Les deux officiers supérieurs américains ont rencontré séparément le chef d'état-major interarmes, le général Khalid Shameen Wynne, avec qui ils "ont parlé de sujets d'intérêt professionnel et bilatéral ainsi que de la situation géostratégique", a indiqué l'armée pakistanaise dans un communiqué.
Le Pakistan est considéré par Washington comme un allié indispensable pour stabiliser la région, notamment l'Afghanistan voisin où 90.000 soldats américains sont déployés au sein de l'Otan pour soutenir le fragile gouvernement de Kaboul face aux rebelles talibans. Aucun haut responsable civil ou militaire américain ne s'était rendu au Pakistan depuis les frappes aériennes de novembre dernier, et cette rencontre entre hauts responsables militaires est le signe d'un certain apaisement, a indiqué un responsable militaire pakistanais sous couvert d'anonymat.
À la suite du bombardement de novembre, Islamabad avait interrompu en représailles le ravitaillement de l'Isaf transitant sur son territoire, toujours bloqué aujourd'hui, et ordonné aux Américains d'évacuer une base militaire qu'ils occupaient dans le Sud-Ouest du Pakistan. Cette visite constitue par ailleurs le plus haut niveau d'échange de vues entre chefs militaire des deux pays depuis mai 2011 et le raid unilatéral américain qui avait tué le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, dans le Nord du Pakistan, provoquant une autre grave crise diplomatique entre les deux pays.
Les tensions entre Washington et Islamabad ont toutefois semblé s'apaiser récemment, les deux pays paraissant prêts à reprendre leurs relations sur d'autres bases, plus pragmatiques. Le 27 mars, le président américain Barack Obama avait rencontré le Premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani lors d'un sommet consacré au nucléaire à Séoul, où ils avaient souhaité rétablir des relations apaisées. Cette visite intervient alors que le parlement pakistanais doit justement adopter ces jours-ci une révision de la politique de coopération avec les États-Unis, qui pourrait ouvrir la porte à une reprise du trafic des convois de l'Otan.
AFP/VNA/CVN