Premier sommet entre le Royaume-Uni et l'UE depuis le Brexit, centré sur la défense

Le Royaume-Uni et l'Union européenne tiennent lundi 19 mai à Londres un sommet inédit, cinq ans après le Brexit, destiné à poser les fondations d'une relation plus étroite, en particulier en matière de défense.

>> Royaume-Uni : l'autorisation de voyage électronique s'impose aux visiteurs européens

>> Le Royaume-Uni et l'UE souhaitent renforcer leurs liens

Le Premier ministre britannique Keir Starmer (droite) et la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, le 24 avril à Londres.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a promis de "réinitialiser" la coopération avec l'UE à son arrivée au pouvoir en juillet dernier, accueille la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Antonio Costa.

Ce sommet est l'occasion pour le dirigeant travailliste de concrétiser sa volonté de rapprochement avec Bruxelles et de tourner la page des années de tensions entre les 27 et les précédents gouvernements conservateurs liées au Brexit, intervenu le 31 janvier 2020.

"Nous conclurons un accord dans l'intérêt national", a de son côté affirmé Keir Starmer sur X lundi 19 mai, réitérant sa promesse de "sécuriser les frontières, (de) factures moins chères et (de) davantage d'emplois" grâce à ce rapprochement, dont les contours restent flous.

"Je ne peux pas confirmer que c'est conclu, mais c'est très prometteur, il y a eu des avancées et il s'agit fondamentalement d'améliorer le sort des gens dans ce pays", a aussi déclaré sur la BBC le ministre du Commerce extérieur Jonathan Reynolds.

"Jusqu'au bout" 

"On va dans la bonne direction. Quelques détails restent à régler mais c'est plutôt positif, on va y arriver", commentait un diplomate européen dimanche 18 mai en fin de journée à Bruxelles, sous couvert de l'anonymat.

Les dirigeants devraient annoncer un partenariat sur la défense et la sécurité, signer un document définissant une vision commune sur les grands enjeux mondiaux et un autre listant les dossiers sur lesquels ils comptent progresser dans les prochains mois.

Le pacte sur la défense permettrait au Royaume-Uni de participer à des réunions ministérielles de l'UE et de rejoindre certaines missions militaires européennes, au-delà des engagements communs déjà forts avec les pays de l'UE membres de l'OTAN.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer (gauche) et le président du Conseil européen Antonio Costa, le 3 février à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour Londres, l'enjeu est aussi économique, avec à la clé l'accès pour ses entreprises au futur programme européen doté de 150 milliards d'euros visant à développer la base industrielle de défense au sein de l'UE. La participation à ce programme exigera toutefois un autre accord, dans un second temps, ainsi qu'une contribution financière britannique.

Outre la défense, le gouvernement travailliste, qui cherche à stimuler des échanges commerciaux pénalisés par les formalités administratives nées du Brexit, a laissé entendre qu'il était ouvert à un alignement dynamique sur les normes de l'UE pour les produits alimentaires et agricoles.

Un accord sur ces normes sanitaires et phytosanitaires aiderait les producteurs britanniques qui "sont confrontés à de la paperasserie administrative et des contrôles pour exporter vers notre partenaire commercial le plus proche et le plus important", fait valoir Downing Street.

"Capitulation"

Mais certains pays de l'UE ont mis dans la balance d'autres demandes, comme la reconduction de l'accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques, et un programme de mobilité réciproque des jeunes âgés de 18 à 30 ans pour étudier et travailler au Royaume-Uni et dans l'UE.

Des sujets sensibles côté britannique, d'autant plus avec la montée en puissance du parti europhobe et anti-immigration Reform UK dirigé par l'ex-champion du Brexit Nigel Farage. Keir Starmer veut éviter tout ce qui ferait augmenter les chiffres de l'immigration légale, qu'il s'est engagé à faire baisser.

Le chef du gouvernement répète à l'envi ses "lignes rouges" : pas question de revenir dans le marché commun ni dans l'union douanière, pas question de rétablir la libre circulation.

Mais l'accord n'est même pas conclu que Nigel Farage, tout comme la dirigeante de l'opposition conservatrice Kemi Badenoch, l'ont déjà décrit comme une "capitulation" face à Bruxelles.

Pour Anand Menon, directeur du centre de réflexion UK in a Changing Europe, le sommet est "le début, peut-être, d'un processus dans lequel la relation formelle va évoluer pour la première fois après l'accord de commerce et de coopération (TCA)" qui régit les relations entre les deux blocs depuis le départ du Royaume-Uni.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top