>>Angleterre : la Premier League avance timidement vers une reprise
>>L'entraîneur de Newcastle plaide pour une reprise fin juin, Rooney inquiet
Vue générale du St James Park, le stade de football de Newcastle, le 3 décembre 2011. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'ambiance, déjà largement irréelle sur les terrains du foot anglais, en raison du huis clos généralisé lié à la pandémie de COVID-19, risque d'être encore plus lourde à Saint-James Park pour la réception de Sheffield United, dimanche 21 juin (15h00).
Il y a quelques semaines, pourtant, les supporters des Magpies s'y voyaient déjà...
Mi-avril, le processus de vente semblait bien engagé entre le groupe PCP Capital Partners, associé au Fonds d'Investissement Public (PIF) saoudien, piloté par le prince héritier Mohammed ben Salmane qui devait détenir 80% du club au terme du rachat, et le propriétaire du club historique du Nord-Est de l'Angleterre, Mike Ashley.
La perspective d'une destinée à la Manchester City, qui croule sous les titres depuis son rachat par les Emiratis en 2008, a totalement subjugué les supporters noirs et blancs.
Les nuages s'accumulent
Mauricio Pochettino sur le banc, Kalidou Koulibaly en défense, Philippe Coutinho et Adrien Rabiot au milieu, Edinson Cavani et Gonzalo Higuain en attaque... Les noms de recrues potentielles ont commencé à fleurir dans une presse désœuvrée depuis l'interruption des compétitions.
Mais les nuages n'ont fait que s'accumuler au-dessus du projet, lorsque la Premier League a engagé son processus d'évaluation des soupirants, dernière étape avant la concrétisation d'un rachat estimé à 300 millions de livres (333 millions d'euros).
La première vague de résistance a porté sur les droits de l'Homme et l'affaire Jamal Khashoggi, du nom du journaliste saoudien assassiné fin 2018 dans le consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul.
C'est ensuite la chaîne qatarie BeIN Sports qui a attaqué sur un terrain sensible : les droits télévisés.
Diffuseur de la Premier League dans de nombreux pays, BeIN est en guerre contre un système de diffusion illégale de ses images via satellite, baptisé BeoutQ derrière lequel elle voyait la main de Ryad.
Mardi 16 juin, l'Organisation mondiale du commerce lui a donné largement raison en estimant dans un rapport que les autorités saoudiennes n'avaient en tout cas rien fait pour empêcher et sanctionner ce piratage.
Chevalier blanc ?
Le propriétaire de Newcastle United, Mike Ashley, lors d'un match de Premier League contre West Ham, au St James Park, le 24 mai 2015. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Difficile dans ces conditions pour la Premier League d'ouvrir la porte à quelqu'un qui, même indirectement, nuit à ses propres intérêts...
Très prise par le "Project Restart" pour faire redémarrer la saison, l'organisateur du championnat anglais avait prudemment mis le brûlant dossier de côté, mais il ne pourra pas fuir éternellement ses responsabilités.
Le temps presse pour Newcastle, dont le propriétaire Mike Ashley, très impopulaire chez les supporters et ailleurs - il avait essayé de défier les directives du gouvernement au début du confinement en affirmant que ses magasins d'articles sportifs resteraient ouverts car ils étaient des magasins "essentiels" - semble se désintéresser totalement du club.
Pendant le confinement, il a, en outre, mis au chômage technique une grande partie du personnel du club, y compris le directeur du centre de formation et la totalité de la cellule de recrutement, qui n'a donc rien préparé pour le mercato estival.
Petite lueur d'espoir, Sky Sports a évoqué mercredi 17 juin l'existence d'un "chevalier blanc" : Henry Mauriss, magnat américain des télés dans les aéroports, qui aurait mis 350 millions de livres (390 millions d'euros) sur la table.
Mais avec sa 14e place seulement au classement, Newcastle n'est pas sorti d'affaire et ses 8 points d'avance sur la zone rouge interdisent tout atermoiement dans le sprint final.