La Premier League genou à terre pour son retour, 100 jours après

Après 100 jours de repos forcé, le championnat anglais de football a repris ses droits mercredi 17 juin en rendant hommage au mouvement "Black Lives Matter" et aux personnels soignants ayant lutté contre le COVID-19, dans le pays le plus touché par la pandémie en Europe.

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Les joueurs de Sheffield United et Aston Villa mettent un genou à terre, en soutien au mouvement Black Lives Matter, le 17 juin à Birmingham.
Photo : AFP/VNA/CVN

Sur le plan sportif, Manchester City a retardé le probable sacre de Liverpool, attendu depuis 30 ans, en s'imposant dans la soirée face à Arsenal (3-0) lors de l'un des deux matches en retard de la 28e journée programmés mercredi 17 juin.

Premiers sur le pont, les joueurs d'Aston Villa et de Sheffield United, mais aussi les équipes sur le banc et les arbitres, ont posé quelques secondes un genou à terre, geste symbole du mouvement de lutte contre le racisme et les violences policières.

Tous les joueurs portaient le slogan "Black Lives Matter" au dos de leurs maillots, à la place de leur nom, comme ce sera le cas pour toutes les rencontres de la 30e journée ce week-end.

Un geste très fort du championnat le plus regardé au monde et dont le retour était attendu par des millions de supporters autour du globe.

Pour les 80 autres matches restant cette saison, un logo "Black Lives Matter" sera apposé sur les maillots, ainsi qu'un autre remerciant les services de santé britanniques (NHS), a fait savoir la Premier League.

Juste avant cela, les joueurs ont observé une minute de silence en hommage aux services de santé britannique qui ont lutté contre la pandémie.

Des banderoles cache-misères

Un moment très émouvant pour l'entraîneur d'Aston Villa, Dean Smith, dont le père est décédé de la maladie récemment.

Après les reprises de la Bundesliga, de la Liga et de la Coupe d'Italie, les fans de foot anglais ont eu un premier aperçu de la Premier League post-coronavirus.

Le Villa Park, habituellement très bruyant, a sonné bien creux et les banderoles de supporters étendues un peu partout dans les gradins n'ont été qu'un cache-misère.

Sur la pelouse, pas plus de spectacle. La rencontre s'est soldée par un triste match nul 0-0, assorti toutefois d'une première polémique. L'arbitre n'a pas accordé un but pourtant valable à Sheffield United pour cause de goal line technology défaillante. "Je ne sais pas s'il faut en rire ou en pleurer" a réagi l'entraîneur de Sheffield, Chris Wilder, alors que de son côté la société Hawk-Eye, qui gère la technologie, s'est excusée.

Sterling, buteur symbole

Le milieu de Manchester City, Phil Foden (centre), trompe le gardien d'Arsenal, Bernd Leno (gauche), et marque le 3e but de son équipe lors du match de Premier League, à Manchester, le 17 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Il a fallu attendre la soirée et le second match, entre Manchester City (2e) et Arsenal (9e), pour voir le premier but de cette reprise. Comme un symbole, il a été inscrit par l'attaquant de City Raheem Sterling, très engagé dans la lutte contre le racisme. Kevin De Bruyne sur penalty, puis Phil Foden ont parachevé le succès des joueurs de Pep Guardiola (3-0).

"On devrait envoyer un millier de millions de messages aux personnes noires. Cela fait plus de 400 ans qu'on fait ce que l'on fait à ces gens adorables. Je suis gêné, j'ai honte de ce que les blancs ont fait aux noirs", a commenté l'entraîneur au micro de Sky Sports après la victoire de son équipe.

"C'est un un énorme pas en avant que la Premier League autorise ce (genre d'hommage) à avoir lieu. Cela montre que les choses bougent dans le bon sens", a, pour sa part, commenté Sterling.

Pour l'entraîneur espagnol, la minute de silence d'avant match avait aussi eu une résonnance particulière puisque qu'il a perdu sa mère au plus fort de l'épidémie, alors que Mikel Arteta, le coach des Gunners, a été la première personnalité du football anglais testée positive, le 12 mars.

Malgré les conditions sanitaires particulières et la quasi-certitude de voir Liverpool, qui reprend par un derby contre Everton dimanche 21 juin, être couronné, l'engouement devrait rapidement venir. Derrière les Reds, les luttes pour l'Europe ou pour le maintien promettent du suspense, du spectacle et de l'intensité.

Au-delà du protocole très strict pendant et autour du match - désinfection des vestiaires, des ballons, du banc des remplaçants, des poteaux de corners, interdiction des crachats et des contacts physiques pour célébrer un but - les joueurs devront surtout digérer le rythme intense de 92 rencontres casées en six semaines environ pour finir la saison fin juillet.

"Le problème ne sera pas de jouer un match, mais d'en jouer un autre, puis encore un autre, avec une préparation physique insuffisante", avait souligné Guardiola avant cette reprise.

AFP/VNA/CVN

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