Premier feu vert pour un vaccin anti-paludisme, espoir pour l'Afrique

Pour la première fois, un vaccin contre le paludisme a reçu le 24 juillet un avis positif de l’Agence européenne du médicament, ouvrant de nouvelles perspectives dans la lutte contre cette maladie, très meurtrière chez les enfants africains, même si son efficacité "reste limitée".

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L'Agence européenne du médicament (EMA) a annoncé avoir adopté "un avis scientifique positif" sur le vaccin Mosquirix (aussi appelé RTS,S) conçu pour protéger contre le parasite de la malaria (transmis à l'homme par les moustiques) et aussi contre le virus de l'hépatite B.

Un enfant malade allongé sous une moustiquaire dans un hôpital d'Abidjan, le 24 avril 2015.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ce vaccin, mis au point par le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) en partenariat avec l'ONG Path malaria vaccine initiative, n'est pas destiné à une commercialisation en Europe mais a été créé pour protéger les enfants en bas âge dans les pays où le paludisme est endémique, principalement en Afrique.
Il faudra attendre les "recommandations" que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) devrait publier sur ce vaccin vers novembre 2015 avant sa diffusion dans ces pays.
La commercialisation interviendra au plus tôt en 2017, a précisé le 24 juillet l'OMS. Ses "recommandations" porteront sur le rapport coût-efficacité du vaccin et la faisabilité de campagnes de vaccinations dans les pays pauvres ciblés. Le porte-parole de l'OMS Gregory Hartl a "salué l'avis positif de l'EMA. C'est un pas en avant très important pour le développement de vaccins anti-paludisme".
Les résultats d'un vaste essai clinique mené par GSK dans sept pays africains sur des enfants en bas âge avait pourtant montré en avril une "protection modeste" contre le parasite Plasmodium falciparum.
Le vaccin avait été efficace pour prévenir la maladie chez 56% des enfants de 5 à 17 mois vaccinés et chez 31% des enfants de 6 à 12 semaines, mais son efficacité diminue au bout d'un an, a rappelé l'EMA.
Au moment de la publication de ces résultats, un spécialiste en médecine tropicale, Nick White (Mahidol University, Thaïlande), avait commenté: "Nous avons enfin un vaccin contre le paludisme qui marche, mais il ne marche pas aussi bien que l'on espérait au départ".
"Se basant sur les résultats de l'étude test, le CHMP (Comité des médicaments à usage humain de l'EMA) a conclu que, malgré son efficacité limitée, le rapport bénéfices/risques du Mosquirix était favorable", a souligné le 24 juillet l'Agence européenne basée à Londres.
Plus de 1.300 enfants victimes du paludisme chaque jour

Plus de 1.300 enfants meurent de malaria tous les jours, principalement en Afrique.
Photo : AFP/VNA/CVN

GSK, qui a prévu de commercialiser le vaccin à "prix coûtant" sans réaliser de bénéfice, reconnaît que son produit ne constitue pas à lui tout seul une "réponse complète" contre la malaria.
Mais il peut avec d'autres outils comme les moustiquaires imprégnées d'insecticides "contribuer à limiter l'impact de la malaria sur les enfants là où en Afrique c'est le plus nécessaire", a estimé le directeur général du groupe pharmaceutique, Andrew Witty.
Ce vaccin va représenter un "outil additionnel dans l'arsenal de guerre" contre la malaria, a estimé de son côté le Dr Fatumata Nafo-Traoré, directrice exécutive de l'Organisation internationale contre le paludisme Roll Back Malaria.
"Pris isolément", Mosquirix ne va pas éradiquer le paludisme et il faudra continuer à utiliser les "traitements, moustiquaires imprégnées et pulvérisation d'insecticide" pour lutter efficacement contre la maladie, a souligné pour l'AFP la responsable.
Tous les jours, plus de 1.300 enfants meurent de malaria, principalement en Afrique, rappelle-t-elle. Selon l'OMS, 627.000 personnes sont mortes en 2013 du palu, majoritairement en Afrique (90%) et principalement des enfants de moins de 5 ans (82%).
Le nombre de cas et le nombre des décès ont fortement baissé entre 2000 et 2013 (de respectivement 30% et 47%) et une éradication du paludisme "est possible à condition de s'investir beaucoup plus et prendre plus au sérieux cette maladie", selon le Dr Nafo-Traoré.

AFP/VNA/CVN

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