Éleveurs
Hollande défend le plan d'urgence, la mobilisation des éleveurs évolue

François Hollande a mis la pression le 23 juillet à Dijon sur la distribution, les abatteurs et les transformateurs pour parvenir à une hausse des prix payés aux agriculteurs, tandis que la mobilisation des éleveurs évoluait sur le terrain, les barrages routiers cédant peu à peu la place à des actions coup-de-poing.

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Le président de la République a rencontré des représentants d'organisations agricoles jeudi 23 juillet en Côte d'Or, dans le cadre d'un déplacement initialement consacré à la viticulture.
Confronté depuis le week-end dernier à une contestation grandissante, le gouvernement a annoncé mercredi 22 juillet un plan d'urgence doté de plus de 600 millions d'euros en faveur des éleveurs en difficulté.
Le président François Hollande discute avec le viticulteur Emmanuel Lambert le 23 juillet au Château du Clos Vougeot, en Bourgogne.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'objectif : relever les prix payés aux éleveurs, pour le porc comme pour le bœuf, et desserrer l'étau de leur dette. L'État va ainsi engager avec les banques une restructuration de l'ensemble des dettes à moyen et long terme.
Sur les prix, "nous voulons qu'il y ait non seulement la distribution qui fasse l'effort indispensable pour rémunérer les producteurs, mais également les abatteurs et les transformateurs qui doivent rendre des comptes", a insisté M. Hollande, évoquant "toutes les productions", lait et viande notamment.
Auparavant, sur RTL, Manuel Valls avait jugé "essentiel que les prix augmentent dans les filières du bœuf". Le Premier ministre a par ailleurs annoncé la "généralisation" de "l'approvisionnement local" en viande dans les restaurations collectives d’État.
Cette généralisation fera l'objet d'"actions immédiates", notamment via des "révisions de clauses", a précisé M. Hollande, qui a également promis de redoubler d'efforts pour vanter les mérites de l'agriculture française au plan international.
En attendant, le plan gouvernemental a suscité des réactions très mitigées. Selon la FNSEA, 10.000 à 15.000 agriculteurs se sont mobilisés dans la journée, sur les barrages routiers et les opérations coup de poing organisés à travers le pays.

Drapeau interpellant le président François Hollande déployé sur un tracteur participant à un barrage des éleveurs sur l'autoroute A36 Sochaux-Besançon, à hauteur de L'Isle-sur-le-Doubs (Franche-Comté), le 23 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

La colère doit "pouvoir s'exprimer", a déclaré le président du 1er syndicat agricole Xavier Beulin.
Depuis Dijon, après s'être entretenu avec M. Hollande, le président de la Fédération nationale des éleveurs bovins (FNB), Jean-Pierre Fleury, a estimé que "les conditions (n'étaient) pas remplies pour lever les blocages".
Le Foll en appelle à l'Europe
Sur le terrain, les barrages routiers laissaient progressivement la place à des actions ciblant des industriels ou des distributeurs, comme par exemple des laiteries en Loire-Atlantique ou encore un hypermarché Leclerc dans le Nord.
Des éleveurs bloquent l'entrée de Lyon, le 23 juillet. Photo : AFP/VNA/CVN

Toutefois, en début de soirée quelque 200 agriculteurs de Lozère ont installé, à l'appel de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs, un barrage filtrant sur l'autoroute A75 dans le sens Nord Sud.
Les automobilistes étaient déviés sur l'aire de Lozère, où les éleveurs distribuaient des tracts et du lait de la marque équitable du Massif Central Monlait. Ils devaient être rejoints par des agriculteurs du Cantal dans la soirée. Le barrage devait être maintenu jusqu'à minuit.
Les barrages ont, en revanche, été levés autour de Lyon et sur les grands ponts enjambant la Seine en Seine-Maritime. Certains seront toutefois maintenus toute la nuit, comme au sud de Clermont-Ferrand, ou à Nevers.
Manuel Valls a salué en fin de journée la levée de barrages "dans de nombreuses régions", la marque selon lui du "comportement responsable de chacun".
En Franche-Comté, des éleveurs ont intercepté "sans violence", lors d'un barrage filtrant, un camion transportant une quarantaine de carcasses de bœuf allemandes destinées au numéro un de la viande en France, le Groupe Bigard.
Répartition des emplois de l'élevage, décomposition du prix des aliments et marges des éleveurs et producteurs par produits (lait, viande bovine, porc).
Photo : AFP/VNA/CVN

La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) ont promis de maintenir la pression "tout l'été" en mettant sous surveillance les abattoirs et supermarchés. Mais les blocages ne devraient pas perdurer, afin de ne pas perturber le grand chassé-croisé des vacanciers ce week-end.
L’exécutif souhaite éviter que cette crise ne s'éternise au cœur de l'été, à quelques mois des élections régionales et avec une opposition à l'affût.
Le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, est ainsi sorti de son silence le 22 juillet pour juger que le plan gouvernemental n'était "pas à la hauteur de la crise".
La droite "dormait pendant qu'on prenait les premières mesures", a répondu dans Libération le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, mettant également en cause le plan 2009 du gouvernement Fillon.
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a quant à elle qualifiées d'"incantations vides" les annonces de l'exécutif.
M. Le Foll doit réunir le 24 juillet la filière laitière pour une table ronde à la demande du président de la fédération des producteurs de lait (FNPL), Thierry Roquefeuil, afin de définir une revalorisation des prix du lait. "Tous les acteurs seront autour de la table. L'objectif est de travailler sur les charges qui pèsent sur les exploitations", a dit M. Roquefeuil.
Enfin, le ministre obtenu la convocation d'un conseil des ministres européens de l'Agriculture en septembre sur la crise de l'élevage.

AFP/VNA/CVN


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