L'exécutif français débloque 600 millions d'euros sous la pression des éleveurs

L'exécutif français a annoncé le 22 juillet un plan d'urgence de 600 millions d'euros pour soutenir les éleveurs pris à la gorge par la baisse des prix de leurs productions, sans parvenir à éteindre les manifestations de protestation.

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La tension était encore vive le 22 juillet dans les régions les plus touchées par cette crise agricole, avec le maintien de barrages routiers installés par les éleveurs sur plusieurs axes.
Dans le cadre de ce plan d'urgence adopté par le gouvernement socialiste de Manuel Valls, l'État annule pour 100 millions de charges et cotisations, et accorde pour 500 millions supplémentaires de reports d'échéances.
Des agriculteurs bloquent l'entrée de l'A89 près de Balbigny, au nord de Lyon, le 22 juillet. Photo : AFP/VNA/CVN

En outre la Banque publique d'investissement (BPI) créée en 2012 par l'exécutif pour soutenir les petites et moyennes entreprises, pourra garantir jusqu'à 500 millions de crédits bancaires aux agriculteurs, auxquels les banques rechignent souvent à accorder de nouveaux prêts tant ils sont déjà endettés.
Le gouvernement a aussi dévoilé des mesures structurelles, comme la promotion de la viande française à l'export, le renforcement des contrôles sur l'étiquetage, l'approvisionnement local des cantines scolaires et la diversification des revenus des éleveurs.
"Nous avons vu cette peur du lendemain mais aussi la volonté d'exercer un métier qui est bien plus qu'un métier", a déclaré le Premier ministre Manuel Valls à l'issue du conseil des ministres hebdomadaire.
M. Valls a toutefois précisé à l'égard des manifestants qu'on ne pouvait pas "tolérer la moindre violence ou la moindre dégradation".
La FNSEA, premier syndicat agricole, a jugé les mesures gouvernementales "insuffisantes" sur le long terme, même si elles "peuvent répondre sur le court terme à quelques urgences".
Le chef de l'État rencontre le monde agricole
"Si on fait une division simple, c'est 100 euros par exploitant. Les gens attendent d'autres signes que ça, il faut du prix", estime Thierry Merret, responsable FNSEA en Bretagne (Ouest), et porte-parole des "Bonnets rouges" qui s'étaient révoltés fin 2013 contre un projet de taxe carbone.
L'ex-chef de l'État, Nicolas Sarkozy, président du parti de droite Les Républicains, a également estimé que ce plan n'était "pas à la hauteur de la crise de l'agriculture française car il ne répond pas au déficit de compétitivité à relever".
Dans l'Ouest, les éleveurs ont appelé à la levée des barrages dans la région de Caen, qui disparaissaient progressivement en fin de journée.
À l'inverse, les éleveurs du centre-est ont eux annoncé leur l'intention de bloquer les accès à Lyon, deuxième ville de France à partir du soir du 22 juillet et ceux de Clermont-Ferrand le 23 juillet, juste avant la venue du président François Hollande sur leurs terres.
Le chef de l'État doit rencontrer le monde agricole le matin du 23 juillet à Dijon, en Bourgogne (Centre).


AFP/VNA/CVN

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