Le président russe Vladimir Poutine prend la parole, le 21 juin au Forum économique de Saint-Pétersbourg (Nord-Ouest de la Russie). |
"Les risques s'accroissent en Europe", a souligné le chef de l'État devant un parterre d'investisseurs russes et étrangers, au premier jour du Forum économique de Saint-Pétersbourg (Nord-Ouest de la Russie).
"Beaucoup de déséquilibres et de dettes ont été accumulés", a-t-il souligné, rappelant que la dette publique de l'Allemagne s'élevait à 81% du produit intérieur brut, celle de la France à 86% et celle des États-Unis à 134%.
La Russie jouit pour sa part d'une dette publique extrêmement basse, de l'ordre de 10% de son PIB. "À côté des déficits publics et budgétaires, on observe malheureusement un déficit d'actions décisives", a-t-il regretté. "Nous voyons comment beaucoup d'étapes primordiales et évidentes sont reportées en raison de contradictions politiques, entre partis et groupes, en raison des situations politiques intérieures et des ordres du jour des principales économies mondiales", a-t-il poursuivi. Or, "les demi-mesures ne font qu'aggraver la situation", a dit M. Poutine, appelant à des mesures "réalistes" et "urgentes".
Dans ce contexte difficile, la Russie, qui a connu une croissance économique de 4,3% en 2011, continue de soutenir la zone euro, a-t-il souligné. "Malgré tous les problèmes connus de la zone euro, nous avons toujours une part importante de nos réserves en euros et nous ne prenons aucune mesure unilatérale qui pourrait compliquer la situation de la monnaie unique", a-t-il déclaré.
L'Union européenne est le premier partenaire commercial de Moscou et une aggravation de la situation dans cette région risque d'avoir de lourdes conséquences en Russie, dont l'économie avait déjà été mise à genoux en 2009.
Signe que Moscou observe d'un oeil inquiet les péripéties de la zone euro, M. Poutine a indiqué qu'il voulait renforcer le potentiel des mesures de réaction rapide à une évolution négative des événements.
Dans une interview cette semaine au Financial Times, le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, a déclaré que la Russie avait mis près de 40 milliards de dollars de côté pour 2012-2013, pour pouvoir répondre à une éventuelle crise dans le pays.
AFP/VNA/CVN