>>Le high-tech dans la culture maraîchère
L’agriculture vietnamienne contribue pour une part importante au PIB national. Chaque année, les exportations de riz, café, poivre, thé, noix de cajou,... rapportent gros au pays.
Le centre de la culture tissulaire d’une entreprise privée de produits agricoles à Dà Lat (province de Lâm Dông, sur les hauts plateaux du Centre). |
Dans ses politiques économiques, le Vietnam s'intéresse toujours aux agriculteurs et au développement de l'agriculture. Lors d’une récente réunion sur la production rizicole tenue dans la province de Cân Tho (delta du Mékong), le Premier ministre Nguyên Tân Dung a affirmé : «l'agriculture est un pilier de l'économie nationale». Cependant, la hausse des coûts de production, la baisse des rendements et le recul des terres arables freinent le développement de ce secteur.
Un moyen pour accélérer la croissance
Dans un récent rapport sur le marché vietnamien publié par l’Organisation internationale de supervision des entreprises (BMI) basée à Londres, les spécialistes ont constaté que l’agriculture vietnamienne se trouve face à de grandes opportunités pour accélérer la croissance, grâce à l’amélioration de l’économie nationale. Ce secteur pourrait atteindre, selon eux, une croissance annuelle de plus de 10% d’ici 2017 à condition d’élever la qualité de ses produits et ses rendements en recourant à ces fameuses nouvelles technologies.
Récemment, le gouvernement vietnamien a entériné un plan global de développement agricole d’ici 2020, qui mise sur le renforcement de l’application des hautes technologies. En 2020, la production agricole high-tech devrait représenter de 10% à 15% de la production agricole nationale.
Et ces bananiers, grâce à leur résistance naturelle aux maladies et ravageurs des cultures, donnent un rendement beaucoup plus élevé. |
"Il est nécessaire d’accélérer l’application des technologies afin d’obtenir des produits de haute qualité et d’une plus grande valeur économique, capables de passer les barrières des marchés exigeants», fait remarquer Truong Dinh Tuyên, ancien ministre du Commerce du Vietnam.
La garantie de rendements élevés
D’après l’économiste Alan Phan, «le Vietnam pourrait être un leader au sein de l’ASEAN dans deux secteurs, à condition de bien savoir les développer : l’agriculture high-tech et les technologies de l’information». Et pour réussir dans l’agriculture high-tech, le pays devra, selon lui, bien former ses agriculteurs et développer la culture bio, génératrice de hauts revenus. Conscients des avantages du high-tech, beaucoup d’entreprises et paysans ont fait appel à cet outil, avec des résultats qui ont souvent dépassé leurs attentes.
«Après cinq ans dans l’agriculture high-tech, je peux dire que si nous savons introduire de manière efficace et intelligente ces technologies, nous gagnerons de gros bénéfices», affirme Doàn Nguyên Duc, président du groupe Hoàng Anh Gia Lai, qui a investi plus de 14.000 milliards de dôngs au Laos et au Cambodge dans la culture du maïs. Ses 5.000 ha au Cambodge donnent au moins 14 tonnes à l’hectare, soit le double des méthodes traditionnelle.
«Nous appliquons la haute technologie dès la semence jusqu’à la récolte. Par exemple, avant la semence, des échantillons de terre et d’eau des parcelles impliquées sont testés. Les données seront analysées et traitées par logiciel pour nous renseigner sur les bonnes quantités d’engrais à apporter», précise Doàn Nguyên Duc.
La culture des bananiers et des tomates high-tech a aussi ses adeptes. L’exploitation de dix hectares de bananiers de Trân Danh Thê à Hô Chi Minh-Ville, provenant de plants obtenus par culture tissulaire, est un succès. Les bananiers, grâce à leur résistance naturelle aux maladies et ravageurs des cultures, donnent 70-80 tonnes à l’hectare, soit le double des variétés traditionnelles, et ce sans traitements phytosanitaires. Cette exploitation fournit même des plants à une exploitation philippine spécialisée dans l’exportation de bananes vers l’Europe.
«Les potentiels de l’agriculture vietnamienne sont immenses. Néanmoins, pour en tirer le maximum, les professionnels du secteur devront plus s’appuyer sur la high-tech. En plus des rendements supérieurs, cela leur permettra d’obtenir des produits aux normes internationales satisfaisant les marchés exigeants», souligne Zafrir Asaf, responsable du Service économie et commerce, de l’ambassade d’Israël à Hanoi.
Linh Thao/CVN