>>Pour une meilleure intégration des handicapés
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| Les enfants vulnérables, notamment handicapés, sont toujours l’objet des préoccupations du Vietnam. |
Le Vietnam recense à l’heure actuelle plus de 1,2 million d’enfants handicapés dont nombre sont des victimes des conséquences de la guerre, qu’il s’agisse de substances chimiques toxiques (agent orange) ou de munitions non-explosées enfouies dans le sol à cette époque. En tant que 2e pays du monde à avoir ratifié la convention des Nations unies sur les droits de l’enfant, le Vietnam fait en sorte que ses enfants bénéficient pleinement de leurs droits.
Des progrès évidents...
Au cours de ces dernières années, en parallèle au développement du système de l’enseignement général, l’intégration scolaire des enfants porteurs d’un handicap (c’est-à-dire étudiant dans la même classe que les valides) a réalisé de grandes avancées dans divers domaines. Elle permet aux enfants handicapés de développer au maximum leurs compétences, de ne plus souffrir d’une quelconque comparaison et ainsi de mieux s’intégrer dans la société. L’intégration scolaire contribue aussi à faire prendre conscience et responsabiliser les familles, l’école et la société dans son ensemble de la nécessité comme de la pertinence d’aider ces enfants défavorisés au départ à trouver leur place.
Les efforts du secteur éducatif ont abouti à la création du système de gestion de l’éducation des enfants handicapés, lequel concerne l’ensemble du territoire vietnamien. Le réseau d’établissements de formation des cadres, gestionnaires et enseignants chargés de ces enfants se développe de plus en plus, avec en parallèle l’élaboration de nombreux programmes d’éducation spécifiques. Le nombre d’enfants handicapés scolarisés augmente chaque jour. Ils sont aujourd’hui 269.000 à étudier dans les écoles normales et 7.000 dans les établissements spécialisés.
... mais la route est encore longue
Cependant, la problématique de l’intégration scolaire reste confrontée à des défis de taille. La prise de conscience de la communauté sur le rôle et la responsabilité de la société dans la scolarisation des enfants handicapés et sur leurs capacités de développement reste limitée. Les établissements d’éducation spécialisée manquent d’outils didactiques ainsi que de manuels conformes.
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| Un cours du Centre d’assistance et de développement de l’intégration scolaire pour les enfants handicapés de la province de Dak Lak. |
Autre difficulté : la plupart des écoles ayant une solide expérience dans l’intégration scolaire se trouvent dans les grandes villes, tandis que 75% des enfants handicapés vivent en zones rurales.
En outre, le contingent de gestionnaires et d’enseignants demeure en proie à une pénurie tant qualitative que quantitative pour répondre aux besoins de plus en plus élevés en termes de scolarisation de ces enfants. La plupart des responsables n’ont reçu aucune formation sur l’éducation des enfants handicapés. Même observation pour les enseignants, le pays ne disposant que de sept écoles ayant un département chargé de l’éducation spécialisée.
De plus, le budget d’État réservé à cette éducation spécialisée reste limité. À cela vient se greffer l’absence d’un mécanisme de gestion et de développement du système éducatif pour ces enfants défavorisés, ce qui fait que des centaines de milliers d’enfants handicapés ne peuvent toujours pas être scolarisés. Mais la situation pourrait rapidement évoluer, à condition que toutes les composantes de la société - et pas uniquement les décideurs politiques - prennent le problème à bras-le-corps.
De l’envie et de l’espoir
Il ne faut tout de même pas s’ôter de l’esprit le fait que le Vietnam a mis en œuvre un grand nombre de programmes sur l’intégration scolaire pour les handicapés, avec des résultats encourageants. Le Centre d’assistance et de développement de l’intégration scolaire pour les enfants handicapés de la province de Dak Lak (hauts plateaux du Centre) en est peut-être la plus brillante illustration.
Créé en 2007, ce centre est le premier du genre à ouvrir dans les provinces du Centre. Son objectif est double : transmettre aux enfants handicapés les connaissances nécessaires pour qu’ils puissent s’intégrer dans la société ; aider les écoles maternelles et primaires de la province dans l’intégration scolaire.
Actuellement, l’établissement s’occupe de 110 enfants handicapés dont 27 enfants issus d’ethnies minoritaires. Ces derniers sont exemptés des frais d’études et de fournitures scolaires, manuels et cahiers inclus.
En dehors des cours, le Centre organise des échanges culturels ou sportifs, des pique-niques... Après avoir été «équipés» des connaissances nécessaires, ils étudient aux côtés des valides.
En outre, certains enseignants du Centre ont aussi pour mission de parler des méthodes d’enseignement avec les écoles alentour et d’évaluer les compétences et progrès des enfants handicapés qui étudient dans un environnement ordinaire.
En 2011 et 2012, le Centre a permis à 300 enfants handicapés de pouvoir être scolarisés dans les classes «normales».
La première «Marche pour les handicapés» vient d’avoir lieu à Hô Chi Minh-Ville. Son objectif consiste à affirmer leur intégration dans la société et les aider à ce qu’ils prennent confiance en eux pour bâtir leur vie correctement. Cette manifestation fait figure de reconnaissance pour tous les collectifs, particuliers soutenant les handicapés et orphelins. C’est également un message adressé à la communauté pour contribuer au Fonds de protection des handicapés du Vietnam. Dans le cadre de ce programme, les organisateurs ont collecté plus de 10 milliards de dôngs pour le Fonds de protection en question. Selon les organisateurs, cette marche sera désormais reconduite chaque année dans la totalité des 63 villes et provinces du pays.
Huong Linh/CVN