Pour stabiliser la situation au Kirghizstan

Les autorités kirghizes ont décidé d'avancer d'un mois, à septembre, les élections législatives anticipées, dans l'espoir de stabiliser la situation dans ce pays d'Asie centrale, théâtre ces derniers mois de violences sanglantes.

"Les élections législatives au Kirghizstan se dérouleront non pas en octobre mais dans les 10 premiers jours de septembre", a déclaré un responsable du gouvernement intérimaire, Omourbek Tekebaïev, à la télévision. "Les organes du pouvoir légitimes doivent être formés dans les plus brefs délais, faire traîner les choses ne fera qu'aggraver la situation dans le pays", a souligné M. Tekebaïev. La date exacte du scrutin sera annoncée après le référendum prévu dimanche sur la nouvelle Constitution, a-t-il précisé.

Le bilan de victimes des violences qui ont endeuillé le Sud du Kirghizstan s'est élevé à 214 morts et à 2.137 blessés, a déclaré hier le ministère kirghiz de la Santé.

Les autorités locales ont décidé d'écourter de 3 heures par jour la durée du couvre-feu, à partir du 22 juin, à Osh et à Jalalabad, a rapporté un correspondant de l'agence Xinhua depuis Osh. Le couvre-feu est pour le moment imposé de 21h00 à 06h00.

Les dernières violences inter-ethniques ont éclaté mi-juin dans la ville d'Osh, située dans le Sud du Kirghizstan, et se sont répandues peu de temps après à Jalalabad.

Le 21 juin, au moins 2 personnes ont été tuées et 23 autres blessées au cours des conflits qui ont éclaté dans un quartier ouzbek situé dans la banlieue d'Osh, au moment où des résidents locaux ont refusé l'entrée de la police militaire, de crainte qu'elle ne fasse s'écrouler leurs barricades.

La police militaire a lancé une opération et a confisqué de nombreuses armes dans la ville, a fait savoir un porte-parole des forces de sécurité déployées à Osh.

La présidente par intérim du Kirghizstan, Roza Otunbaïeva, s'est rendue à Osh afin d'apaiser la situation. Le gouvernement kirghiz a décidé de prolonger l'état d'urgence à Osh ainsi que dans d'autres régions jusqu'au 25 juin.

Les tensions interethniques qui perdurent dans le Sud du Kirghizstan gênent le travail des humanitaires malgré une montée en puissance de l'aide aux 400.000 réfugiés et déplacés de la région, a prévenu le 22 juin l'ONU. "La situation reste toujours tendue au Kirghizstan, la sécurité n'est toujours pas totale et notam- ment à Osh où il y a encore des barricades", a expliqué la porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Elisabeth Byrs.

AFP-XINHUA/VNA/CVN

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