"Le Vietnam et la Chine se sont fixé pour objectif d'atteindre cette année 30 milliards de dollars d'échanges commerciaux bilatéraux, dont 13 milliards d'exportations vietnamiennes", a annoncé Dào Ngoc Chuong, chef adjoint du Département Asie-Pacifique relevant du ministère de l'Industrie et du Commerce, lors d'un séminaire intitulé « Marché chinois - Opportunités pour les entreprises vietnamiennes", tenu récemment à Hanoi.
"Bien que le Vietnam soit devenu un partenaire commercial important de la Chine et que ses produits comme caoutchouc, fruits, meubles s'écoulent bien sur ce marché, la balance commerciale bilatérale penche largement du côté chinois", a affirmé Dào Ngoc Chuong. La valeur des exportations vietnamiennes vers la Chine en 2010 ne représentait que 0,78% du montant total du commerce extérieur chinois.
Depuis 2004, la Chine est devenue le premier partenaire commercial du Vietnam. Et le Vietnam fait figure d'un partenaire commercial de plus en plus important pour la Chine. Les statistiques du ministère de l'Industrie et du Commerce montrent que le Vietnam a importé, au cours des deux premiers mois de l'année, pour 3,4 milliards de dollars de marchandises chinoises, tandis que les exportations vietnamiennes n'atteignent que 1,27 milliard. Cet écart s'explique par un écoulement inégal des produits. Matières premières et matériaux représentent encore une proportion élevée des importations du Vietnam (55%) tandis que les produits agricoles, sylvicoles et aquatiques, produits d'exportations phares du Vietnam, ne sont que de 15% de ce montant. Depuis longtemps, le Vietnam est un importateur important de la Chine, en particulier en ce qui concerne les carburants et les matières premières : essence, produits chimiques, fer et acier, machines et équipements, engrais, matières premières pour l'industrie textile et celle des chaussures.
Réduire la valeur des importations chinoises
"La valeur élevée des importations chinoises est une caractéristique des échanges commerciaux bilatéraux", a estimé Dào Ngoc Chuong. Les deux parties souhaitent réduire les importations excédentaires du Vietnam. M. Chuong a suggéré aux entreprises vietnamiennes de se coordonner avec leurs homologues chinois afin de produire, de traiter et d'écouler des produits sur le marché chinois. La partie chinoise s'engage à faire tout son possible pour renforcer les importations vietnamiennes. Concrètement, la Chine veut favoriser la participation des entreprises vietnamiennes dans les foires et expositions en Chine. De plus, la Chine encourage ses entreprises à investir dans la production au Vietnam, puis de réexporter vers la Chine.
Selon le ministère vietnamien de l'Industrie et du Commerce, la Chine reste un marché principal pour les entreprises exportatrices du Vietnam. Les relations commerciales entre les deux pays pourront profiter des activités frontalières, contribuant activement aux échanges commerciaux bilatéraux. En 2010, la valeur des échanges réalisée via les portes-frontières de sept provinces frontalières du Vietnam et de la Chine a atteint 9,5 milliards de dollars, représentant 32% des échanges commerciaux bilatéraux. Les échanges commerciaux via les portes-frontières vont encore s'accroître grâce à la ligne frontalière commune de 1.450 km, dotée de huit paires de portes-frontières internationales, de 13 portes-frontières principales et de plusieurs portes supplémentaires. Le Département de la promotion commerciale a présenté, lors du séminaire, un livre intitulé Le marché chinois, qui fournit des informations essentielles sur le marché en question et souligne les problèmes nés de la coopération commerciale avec certaines entreprises de ce pays.
Thuy Tiên/CVN