Pour que les produits vietnamiens soient mieux écoulés en Europe

Lors du congrès fondateur de l'Association des entreprises des Vietnamiens d'outre-mer, récemment organisé à Hanoi, bon nombre de businessmen Viêt kiêu ont exprimé le souhait de commercialiser davantage des produits vietnamiens à l'étranger, notamment en Europe.

* Phan Ngoc Chu, représentant de l'Association des entreprises vietnamiennes en Hongrie

En tant que propriétaire d'une boutique en Hongrie, je pense que la majorité des produits vietnamiens pourraient être vendus en Europe, du simple bonbon à la cacahuète aux marchandises haut de gamme comme meubles. La plupart des articles d'artisanat ou de la petite industrie, des ustensiles de consommation courante répondent à la demande des consommateurs européens en termes de qualité. Certains chefs d'entreprise considèrent qu'il n'est cependant pas facile pour leurs produits de se faire une place en Europe car il s'agit d'un débouché difficile et exigeant. Personnellement, je pense que les emballages peu soignés et l'absence de véritables stratégies sont les 2 raisons pour lesquelles les produits vietnamiens ont du mal à s'écouler sur le sol européen.

À mon avis, la couleur, la forme et le design des emballages doivent être en accord avec la culture du pays où le produit est vendu. Des emballages séduisants piquent immanquablement la curiosité des clients. Le premier contact avec un produit est d'abord purement visuel, ne l'oublions pas. Pour les produits très typés où la connaissance du pays d'origine a de l'importance, l'emballage doit porter des images du pays de production, par exemple de pyramides pour l'Égypte ou de la Grande muraille pour la Chine. Notre pays ne manque pas de sites attrayants et symboliques que l'on pourrait valoriser sur les emballages. Dans ma boutique, le café vietnamien de marque Trung Nguyên G7, très délicieux, est vendu à un prix modéré, beaucoup moins cher que le prestigieux Nescafé. À mon avis, la raison tient à son emballage. Idem pour les champignons vietnamiens en conserve. Je pense que la couleur des boîtes est trop sombre et n'est pas adaptée à un produit alimentaire. Généralement, les consommateurs européens préfèrent les couleurs claires.

Par ailleurs, les entreprises exportatrices manquent de stratégies commerciales à moyen et long termes. Les études de marché dans chacun des pays européens laissent à désirer, aussi pour les prévisions en termes d'offre et de demande. Bon nombre d'entreprises vietnamiennes considèrent la baisse de leurs prix comme le facteur nécessaire pour accélérer l'écoulement de leurs produits. Mais à mon avis, l'importance est de s'intéresser davantage à l'étude des goûts et des besoins des consommateurs. Sans oublier d'installer un large réseau de distribution à l'étranger, selon la devise "Là où vit le Vietnamien se vend le produit vietnamien".

* Huynh Xuân Long, directeur de la Compagnie d'import-export des produits agricoles et aquacoles de Kim Son, et de la chaîne de supermarchés Long Dàn en Grande-Bretagne, aussi vice-président de l'Association des businessmen vietnamiens dans ce pays.

Ma famille et moi vivons depuis près de 3 décennies en Grande-Bretagne, et consommons souvent des produits importés du Vietnam. Tous les Vietnamiens d'outre-mer, je pense, sont friands de produits venus de leur pays d'origine. La diaspora vietnamienne compte près de 4 millions de personnes. C'est pour cette raison que j'ai décidé de fonder la compagnie Kim Son et le Groupe de distribution Long Dàn, via lesquels j'importe produits alimentaires et ustensiles de fabrication vietnamienne. Les aliments vietnamiens, délicieux et sains, sont aussi appréciés non seulement par les Viêt kiêu, mais aussi par des étrangers. Environ 80% de notre clientèle est d'origine étrangère, notamment chinoise, thaïlandaise, italienne et turque.

Un seul bémol d'après moi, bien que les produits vietnamiens soient toujours de bonne qualité, peu d'entreprises exportatrices investissent beaucoup dans le marketing. Pour conquérir le marché étranger, très exigeant, les producteurs devraient toujours veiller non seulement à l'amélioration de la qualité des produits mais également à leur diversification, de même qu'au perfectionnement des emballages avec des renseignements plus détaillés en vietnamien, anglais, allemand et français. À présent, ma compagnie vend en Europe plus de 4.000 types de produits vietnamiens, mais je compte parvenir à terme au chiffre de 10.000.

Lê Hà/CVN

(09/10/2009)

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