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| Pour Nguyên Huu Tùng, la coiffure s’apparente à un art. |
Un jour ensoleillé, dans une piscine du 4e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, le coiffeur Nguyên Huu Tùng, 35 ans, a présenté un show original : couper les cheveux sous l’eau, en immersion totale donc. Un acte courageux. Surtout pour ses «cobayes», de jolies demoiselles qui avaient accepté le risque... d’un massacre capillaire.
Au bord de la piscine, Tùng est apparu en maillot de bain, ciseaux à la main, devant des centaines de curieux dont des journalistes. À côté de lui, cinq jeunes filles en maillot de bain attendaient patiemment, se demandant bien à quelle sauce elles allaient être mangées. Huu Tùng se pinçait les lèvres d’inquiétude. En cas de coupes ratées, certainement sa réputation en pâtirait, sans parler de la déception de toute son équipe. Bref, pas le droit à l’échec !
Entraînement quotidien
La première jeune fille s’est mise à l’eau, équipée d’un masque, d’une bouteille d’oxygène et d’un détendeur. Elle s’est assise sur une chaise à 2m de profondeur. Huu Tùng l’a suivie et a commencé illico son travail. Cinq minutes après, la mannequin est remontée à la surface, et s’est précipitée vers le miroir pour examiner le résultat. Les quatre autres jeunes filles ont sauté à l’eau à tour de rôle. En moins de 30 minutes, 29 minutes 2 secondes plus exactement, Huu Tùng a coiffé tout le monde. Bien sûr, pour voir le résultat, il a fallu attendre que les chevelures sèchent. Les cinq mannequins ont été contentes, chacune coiffée avec un style différent. Quant à Huu Tùng, son visage était rayonnant. Un défi réussi qui ne marquait pourtant pas de toupet !
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| Une demoiselle qui avait accepté le risque... sous les ciseaux du coiffeur Nguyên Huu Tùng. |
«Pour couper les cheveux sous l’eau, j’ai dû m’entraîner chaque jour, avec des perruques, a confié Huu Tùng. Au début, avec la pression de l’eau, j’étais maladroit et les ciseaux s’emmêlaient autour des cheveux». Pour rester immobile sous l’eau, il a dû se lester avec 6 kg de plomb. «N’importe qui peut couper les cheveux à l’air libre, mais sous l’eau c’est une autre paire de manche. Pour réussir, il faut acquérir une technique», a insisté Huu Tùng. Malgré un entraînement régulier, il a avoué que cette première prestation en public a été angoissante. Le coiffeur «s’est fait des cheveux», si je peux me permettre ce jeu de mot facile. Pas seulement parce qu’il y avait la presse autour du bassin et que son prestige était sur la balance, mais aussi parce qu’il avait peur de décevoir ces jeunes femmes qui lui avait confié leur belle chevelure. «Pour les Vietnamiens, et bien sûr surtout les femmes, la chevelure est un élément important de la beauté. Imaginez le désespoir de ces jeunes femmes si j’avais raté la coupe !», a expliqué Huu Tùng. Heureusement, le public a apprécié les nouvelles chevelures et admiré la dextérité de l’artiste des ciseaux. Huu Tùng est ainsi devenu le premier coiffeur Vietnamien subaquatique.
La passion des chevelures
Nguyên Huu Tùng n’est pas né dans une famille de coiffeur. Il a d’abord travaillé comme assistant dans un salon de coiffure et s’est pris de passion pour ce métier. Il a suivi plusieurs cours de formation dans des pays asiatiques puis européens, avant de devenir le conseiller technique du groupe Schwarzkopf en Allemagne de 1998 à 2001, puis le directeur technique du groupe français L’Oréal de 2001 à 2004. Actuellement, il est directeur de l’Institut des cheveux du Vietnam.
Sa vie professionnelle est marquée de nombreux souvenirs inoubliables. En 2007, il a eu l’honneur d’être l’unique Vietnamien invité par le ministère thaïlandais de l’Éducation à se produire dans un show de coiffure artistique organisé à l’occasion des 80 ans du roi thaïlandais. «Pour moi, coiffeur c’est bien plus qu’un métier, a-t-il confié. J’aide les gens à devenir plus beaux, à avoir plus confiance en eux-mêmes, bref j’influence un peu la trajectoire de leur vie. Couper les cheveux, cela s’apparente pour moi à un art».
Diêu An/CVN