Pour développer la Région économique de pointe du Centre

Le premier Forum de coopération économique de la Région économique de pointe du Centre, intitulé "Nouvelles opportunités de prospérité" a récemment été organisé dans la ville de Quang Ngai, province du même nom (Centre). Un document de coopération a été signé entre les localités concernées et le ministère de l'Industrie et du Commerce.

La Région économique de pointe du Centre comprend 4 provinces de Thua Thiên-Huê, Quang Nam, Quang Ngai, Binh Dinh et la ville de Dà Nang, totalisant en superficie 27.884 km², en population 6,5 millions de personnes et 558 km de littoral. Elle est à une heure de vol des autres centres économiques du pays et à 12 heures par voies routière, ferroviaire et de navigation. Elle comprend des ports maritimes de Chân May, Liên Chiêu, Tiên Sa, Ky Hà, Dung Quât, et Quy Nhon qui peuvent accueillir de grands navires, et les 3 zones économiques Dung Quât, Chân Mây et Nhon Hôi ainsi que 21 zones industrielles.

Cette région contribue 36,2% au PIB national. La croissance économique des localités n'est pas égale mais varie entre 10,6% et 11,5%/an. Pendant la période 2006-2010, son PIB a augmenté 1,2 fois. Son taux de renouvellement des technologies est de 20-22%/an, de travailleurs étant formés de 49%, d'urbanisation de 42%. Le taux de chômage est inférieur à 5% et celui de pauvreté à 8,8%.

Elle possède des potentialités pour développer le tourisme, les ports maritimes, le transport maritime et aérien. Elle dispose aussi de plusieurs patrimoines culturels et immatériels mondiaux reconnus par l'UNESCO : ancienne capitale impériale de Huê, nha nhac (musique de cour), ancienne cité de Hôi An, site des tours et temples de My Son... Ces patrimoines constituent un énorme potentiel pour un développement vigoureux du tourisme au Centre dans un avenir proche. Elle a obtenu des succès dans les secteurs de l'industrie, du tourisme, du transport de marchandises, de l'hydroélectrie, de la pêche, de la construction et de la réparation navales...

De dizaines de millions de dollars d'investissement direct étranger (IDE) en 1990, elle a attiré jusqu'à l'heure actuelle des dizaines de milliards de dollars. Elle se concentre à faire des zones économiques des "noyaux" de développement régionaux. Les secteurs de pointe sont l'industrie lourde, la pétrochimie, l'affinage et le laminage de l'acier, la construction navale, la fabrication de machines...

Dà Nang est devenue un centre commercial et financier du Couloir économique Est-Ouest avec 162 projets d'IDE (2,62 milliards de dollars). Huê est devenue une ville festivalière et Quy Nhon un centre urbain de la partie méridionale du Centre. Selon les prévisions, en 2025, la zone économique de Dung Quât attirerait un investissement de 30 milliards de dollars et la raffinerie du même nom produirait annuellement 15 millions de tonnes de produits.

D'après le Docteur Truong Sinh Hiên, "la Région économique de pointe du Centre est basée principalement sur l'économie maritime et est devenue un axe économique maritime puissant du Centre, des hauts plateaux du Centre et du pays".

Manque de coopération

Selon le Dr Dang Huu Hoà de l'École superieure d'économie (Université de Dà Nang), actuellement, les localités régionales ne coopèrent pas entres elles. Chaque ville ou province établit sa propre planification du développement des zones industrielles mais il n'existe pas encore de planification globale pour toute la région. C'est pourquoi les localités appellent aux investissements dans des secteurs identiques comme la transformation agro-sylvio-aquatique, chaussures en cuir, textile-habillement... mais pas dans les secteurs utilisant les hautes technologies.

À des provinces, les usines de laminage de l'acier sont à côté des usines de transformation alimentaire dans une zone industrielle, ce qui cause des difficultés dans la fourniture des matières premières. Les localités s'efforcent à utiliser des matières premières locales et ne s'intéressent pas à l'envergure de production. Le nombre de PME investissant au Centre reste faible.

En effet, il faudrait une régulation entre les localités pour définir une stratégie à long terme. Actuellement, les provinces élaborent les mêmes politiques pour attirer les investissements, comme les taxes privilégiées pour l'importation des matières premières, les dispenses ou réductions de taxes sur le revenu des entreprises ou de taxes foncières. C'est pourquoi le taux d'occupation des zones industrielles est peu élevé. Par exemple, la zone industrielle Phu Bài, fondée en 1998, qui ne compte jusqu'à l'heure actuelle que 17 projets, soit 20% de sa superficie. La zone économique de Dung Quât, de 10.000 ha, est née en 2000 mais attire seulement 94 projets dont 25 en opération, cumulant une superficie de 1.000 ha.

Les politiques d'attraction des investissements de cette région sont à court terme. Selon le directeur général de la compagnie Doosan Vina, Cho Bong Jin, cet établissement doit faire face à des difficultés concernant les infrastructures, la main-d'oeuvre qualifiée dans le secteur industriel lourd, les problèmes linguistiques... Cette compagnie occupe une superficie de 110 ha dans la zone économique de Dung Quât avec un investissement de 300 millions de dollars.

Le vice-président du Comité populaire de Quang Nam, Dinh Van Thu, partage : "Jusqu'à maintenant, il manque d'un mécanisme spécial pour mobiliser les investissements extérieurs au budget afin de construire un réseau d'infrastructures de qualité pour la Région économique de pointe du Centre. Cela explique le retard des projets comme l'aéroport international de Dà Nang, la raffinerie de Dung Quât, l'autoroute Dà Nang-Quang Ngai".

Cho Bong Jin fait remarquer que dans le secteur de l'industrie lourde, il manque d'usines pour l'industrie auxiliaire. Pour résoudre ce problème, Doosan Vina doit envoyer ses produits aux usines à Hô Chi Minh-Ville ou en Corée du Sud, ce qui cause un grand gaspillage.

Mesures à prendre

Possédant nombre d'atouts, la Région économique de pointe du Centre ne peut se développer comme les autres car elle manque d'avantages topographiques, de main-d'oeuvre qualifiée et est souvent sujette aux catastrophes naturelles, sans oublier le système d'infrastructures moins développé... Les politiques sont plus ouvertes qu'auparavant mais ne répondent pas aux besoins de développement et d'investissement.

Cette année, grâce à la relance économique, cette région s'est fixée pour objectifs une croissance économique rapide et durable, un PIB per capita équivalent ou supérieur à la moyenne nationale, de faire du Centre une zone industrielle. Beaucoup de mesures ont été proposées.

Des experts en économie se sont mis d'accord sur le fait qu'il faudrait lier davantage entre localités de la Région économique de pointe du Centre ainsi que lier celle-ci aux autres régions du pays et du monde.

Le Docteur Nguyên Van Lang, vice-ministre des Sciences et des Technologies juge nécessaire de lier les villes et provinces de la Région économique de pointe du Centre à celles du Tây Nguyên et d'autres du Centre. Selon lui, il faudra choisir une ville ou une province pour en faire le noyau de la région. Et pour développer de façon durable, l'important est d'utiliser des technologies "propres".

Pour sa part, le chef adjoint de l'Institut des stratégies de développement, le Docteur Nguyên Ba Ân, analyse que les secteurs de production industrielle rencontrent des difficultés faute d'industries auxiliaires. C'est pourquoi il faudrait une coopération entre les ports Chân Mây et Dà Nang pour fonder un centre commercial international des pays de la sous-région du Mékong et de l'Asie-Pacifique. Huê, Dà Nang et Quang Nam devraivent coopérer pour fonder un centre touristique et des services pour le Centre et aussi tout le pays grâce à leurs patrimoines mondiaux et potentialités touristiques.

Selon le vice-président du Comité populaire de la province de Quang Nam, Dinh Van Thu, les localités de la région ne coopèrent pas faute d'arbitrage étatique. C'est pourquoi elles ne s'intéressent qu'à leurs propres intérêts et non à ceux de toute la région. Il a donné comme exemple que bien que Dà Nang, Quang Nam et Huê se soient mis d'accord sur la coopération dans la publicité touristique et l'organisation de fêtes culturelles, mais aucun projet n'a été concrétisé.

L'expert Lê Dang Doanh propose la fondation d'associations de métier dans chaque province qui construiront des projets et programmes d'action pour le développement. De plus, il faut créer des produits touristiques régionaux grâce à la coopération des tours-opérateurs et des services de transport tout le long du Couloir économique Est-Ouest. Selon lui, il nécessite d'avoir un mécanisme de coopération explicite et de fonder un centre de liaison régional au sein d'une université qui fournira des informations et proposera des politiques de développement. "La liaison ne sera créée que sur la base d'une volonté, d'une confiance et d'une coopération adaptées au contexte économique actuel", insiste-t-il.

Les villes et provinces doivent s'entraider dans l'attrait des investissements directs étrangers tout en poursuivant des réformes administratives. Il faut aussi profiter de l'assistance des ministères pour, selon le Docteur Truong Dinh Hiên, développer le réseau d'infrastructures socioéconomiques comprenant des axes routiers reliant le Centre au Laos et au Cambodge. Ces axes aideront beaucoup au développement de l'économie de la sous-région du Mékong. Sans oublier de développer le réseau de transport fluvial et les ports maritimes pour valoriser les potentialités régionales et former de la main-d'oeuvre. Il propose que Huê et Dà Nang se concentrent sur la formation de la main-d'oeuvre et sur le développement des hautes technologies.

Hà Minh/CVN

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